Évaluation du traitement visuel précoce des visages chez les usagers de cannabis : étude par potentiels évoqués.
Établissement de soutenance : Université de Lorraine, 2016
Pagination : 268 p.
Thème : Toxicomanie-Addictions
Mots-clés : Cannabis ; Vue ; Visage ; Schizophrénie ; Perception ;
Discipline : Psychologie
Région de soutenance : Grand Est
Directeur(s) : Lighezzolo, Joëlle, Caharel, Stéphanie et Laprévote, Vincent
Numéro national : 2016LORR0329
Permalien Sudoc : https://www.sudoc.fr/202969479
Accès au texte intégral : http://www.theses.fr/2016LORR0329/document
Résumé : Le cannabis est la drogue illégale la plus consommée actuellement en France. Le Δ9-tétrahydrocannabinol (Δ9-THC), en tant qu'excocannabinoïde, a un impact sur le système visuel via le système endocannabinoïde. Physiologiquement, parmi les deux voies majoritairement responsables de la transmission de l'information visuelle aux stades les plus précoces, la voie magnocellulaire pourrait être la plus sensible à l'effet du Δ9-THC. La perception des visages, stimuli complexes, nécessite le traitement précoce d'informations de bas niveaux : les fréquences spatiales. Or, les différentes gammes de fréquences spatiales, séparables en gamme de basses (BFS) et de hautes fréquences spatiales (HFS) seraient respectivement transmises de manière privilégiée par les voies magnocellulaire et parvocellulaire. Par ailleurs, la littérature fait état d'anomalies du traitement magnocellulaire dans la schizophrénie, une pathologie dont le risque accroît avec l'usage de cannabis. Ainsi, par le concours d'études chez des usagers de cannabis, des personnes souffrant de schizophrénie et des volontaires sains, notre recherche devait permettre d'évaluer l'impact de l'usage de cannabis sur les processus sensoriels et perceptifs en jeu dans le traitement des visages. Grâce à la mesure des composantes des potentiels évoqués P100 et N170 en réponse aux différentes gammes de fréquences spatiales contenues dans les visages, nous validons dans une première étude la méthodologie utilisée, confirmant notamment la sensibilité de la composante P100 aux BFS et de la N170 aux HFS. Une deuxième étude utilisant la même méthodologie suggère une altération du traitement des informations de BFS chez les consommateurs de cannabis, mesurable par une altération de l'étape perceptive d'intégration des informations de bas niveau associée à la N170. Une troisième étude portant sur des patients souffrant de schizophrénie retrouve une altération du traitement des BFS au cours des étapes précoces (composantes P100 et N170) et permet d'interpréter les résultats observés chez les usagers de cannabis sur la base d'une pathologie dont les dysfonctions visuelles sont mieux connues.