Les mijeurs exilés à l'épreuve du jugement : une ethnographie des frontières d'âges et de statuts.
Établissement de soutenance : École des hautes études en sciences sociales, 2017
Thème : Enfance en danger-Protection de l'enfance
Mots-clés : Mineur isolé ; Protection de l'enfance ; Aide sociale à l'enfance ; Prise en charge ; Statut juridique ; Évaluation ;
Discipline : Sociologie
Région de soutenance : Ile-de-France
Directeur(s) : Le Caisne, Léonore
Numéro national : 2017EHES0153
Permalien Sudoc : https://www.sudoc.fr/230187110
Résumé : En France, le traitement public des personnes exilées soulève un enjeu autour des frontières d'âges et de statuts : mineure, il s'agit d'un corps vulnérable à protéger, relevant de la compétence de l'aide sociale à l'enfance (ASE) et de celle du juge des enfants – majeure, il s'agit à l'inverse d'un corps à régulariser ou à éloigner du territoire. L'ossature, la chair, la pilosité, la dentition, la voix, la taille et les traits comportementaux sont considérés comme des marqueurs du grandir, de maturité ou d'immaturité, devant faire basculer l'identification d'un côté ou de l'autre du seuil des dix-huit ans. En suivant les pratiques de jugement policières, sociales, judiciaires, documentaires, médicales et d'attribution de la catégorie publique de « mineurs isolés étrangers » (MIE), nous avons observé comment les logiques institutionnelles en viennent à dimensionner les statuts autorisé ou contesté de présence sur le sol français, à travers les figures de « mineur en danger » versus celle de « faux mineur ». La recherche a investigué les épreuves corporelles, cognitives et matérielles que traversent les mijeurs exilés, tout au long de la chaîne d'actions sanctionnant, ou non, leur entrée à l'ASE et leur reconnaissance en tant que « MIE ». Engagés dans une série d'activités de démonstration de l'âge, les mijeurs (ou les « MIE » consacrés) mettent en forme des postures, des récits, des compétences, objets de (re)négociations avec les protagonistes chargés d'apprécier et/ou de leur renvoyer le « bon » âge.