Dépendance à l'alcool et temporalité : du ratage à la rencontre inattendue.
Établissement de soutenance : Université Sorbonne Paris Cité (Comue), Université de Paris 7 Denis Diderot, 2019
Pagination : 258 p.
Thème : Toxicomanie-Addictions
Mots-clés : Alcoolisme ; Temps ; Traumatisme ; Identité ; Mémoire ; Subjectivité ; Psychothérapie ; Récit de vie ; Centre de soins, d'accompagnement et de prévention en addictologie ; Sevrage ;
Discipline : Psychologie
Région de soutenance : Ile-de-France
Directeur(s) : Caron, Rosa
Numéro national : 2019UNIP7106
Permalien Sudoc : https://www.sudoc.fr/250922290
Accès au texte intégral : https://theses.hal.science/tel-03036899
Résumé : La rencontre clinique avec des sujets alcoolodépendants pose la question de l'inscription temporelle. Ce travail de recherche vise à explorer à travers plusieurs situations cliniques, les liens intimes entre l'identité, la mémoire et la subjectivité à partir d'un regard croisé entre philosophie, psychanalyse et phénoménologie. Plusieurs phénomènes rendent compte de l'altération de ces trois dimensions constitutives de l'être-là : des évènements traumatiques passés se télescopent avec le présent et ils obturent le futur, des troubles mnésiques énigmatiques comme les blackouts alcooliques posent la question du maintien de soi dans le temps, le présent vivant et porteur d'espoirs pour le futur se resserre sur l'instant froid, le sujet est plongé dans l'attente angoissée d'une rechute. La présence à soi et au monde se trouble et le présent devient inhabitable. Cette série de traits psychopathologiques n'est pas le fait de l'alcool mais elle résulte d'une organisation de la personnalité qui nécessite cette substance pour réguler son économie psychique. L'alcool constitue pour l'éthylique une manière de reconstituer le temps à travers « un squelette temporel » qui le protège des affres de la discontinuité des évènements. Il manque au sujet dépendant à l'alcool le décalage nécessaire pour qu'une temporalisation de son expérience puisse se déployer. Le travail psychothérapeutique d'orientation psychanalytique introduit l'écart nécessaire pour que le « Je » puisse s'ouvrir au mouvement réflexif et se reconnaître dans une histoire dont le sujet devient le quasi-personnage. La « décongélation » du psychisme du sujet dépendant à l'alcool s'appuie sur la co-construction d'une histoire au sein d'un espace suffisamment étayant et sécure pour lui.
Autres publications :
De l'alcool à l'abstinence, déni de la réalité interne et clivage du moi : le cas de Thomas / Mathieu Moreau, Recherches en psychanalyse, n° 31, 2021, pp. 123-138. URL : https://www.cairn.info/revue-recherches-en-psychanalyse-2021-1-page-123.htm