Les représentations de la langue française chez des adultes dits "illettrés".
Établissement de soutenance : Université de Picardie Jules Verne, 2016
Thème : Immigration-Interculturalité
Mots-clés : Illettrisme ; Adulte ; Français langue étrangère ; Immigré ; Sociolinguistique ; Insécurité ;
Discipline : Sciences du langage
Région de soutenance : Hauts-de-France
Directeur(s) : Éloy, Jean-Michel
Numéro national : 2016AMIE0011
Permalien Sudoc : https://www.sudoc.fr/204408970
Résumé : L'objectif de cette thèse est de mieux comprendre les représentations linguistiques chez des adultes en situation d'illettrisme, dont des personnes ayant migré et vivant maintenant en France. Les parcours sociaux et scolaires, les langues maîtrisées ou connues, les cultures linguistiques et d'enseignement auxquelles ils ont été confrontés avant leur (ré) apprentissage du français sont donc diverses. Jusqu'à présent, à notre connaissance, peu d'études ont concerné ces deux publics. Toutes ces personnes apprennent le français dans un organisme de formation linguistique et professionnel qui véhicule une idéologie ayant comme référent, le référentiel linguistique de base, commun à tous les organismes de formation. Dans ce cadre, nous présenterons quelques résultats d'une recherche effectuée auprès de 18 adultes dits "illettrés" et adultes de diverses origines apprenant le français, sollicités dans des entretiens sur différents thèmes liés aux représentations linguistiques. Il est question d'examiner l'idéal linguistique que construisent les sujets. Comment évaluent-ils leurs compétences ? Quelle est leur norme de référence ? Les résultats de cette recherche montrent chez les locuteurs interrogés, une certaine intolérance à l'égard des écarts par rapport à la norme décrite dans les ouvrages de référence. Les conclusions des analyses effectuées dans cette étude révèlent que les locuteurs, majoritairement, manifestent une auto-évaluation négative de leur maîtrise de la langue française. Il s'avère que le risque encouru pour toute personne dans une interaction est plus réel pour certaines. L'insécurité linguistique, qui renvoie à la représentation que le locuteur se fait du risque interactionnel, est moins dépendante de la langue que du contexte, de la situation de communication, plus précisément du cadre.