Une approche du développement langagier de l'enfant réunionnais dans la dynamique créole-français.
Établissement de soutenance : Université de La Réunion, 2007
Pagination : 2 vol. (519, 263 f.-[2] f. de cartes dép
Thème : Accompagnement de la personne-Identité
Mots-clés : Langage ; Enfant ; Bilinguisme ; Acquisition du langage ; Sociolinguistique ; La Réunion ;
Discipline : Sciences du langage
Région de soutenance : Régions d'Outre-mer
Directeur(s) : Prudent, Lambert-Félix
Numéro national : 2007LARE0026
Permalien Sudoc : http://www.sudoc.fr/133702170
Résumé : Depuis une trentaine d'années, les linguistes utilisent, pour la situation réunionnaise, la définition que Charles Ferguson à proposée de la diglossie en 1959, c'est-à-dire deux systèmes linguistiques coexistant pour couvrir l'ensemble de l'espace énonciatif d'un territoire selon une répartition stricte. Au vu des observations réalisées sur le terrain réunionnais, il s'avère qu'il est de plus en plus difficile de continuer à parler de cette diglossie là. A ce binarisme restrictif, il faut opposer, en outre, un deuxième constat : les réunionnais ne s'expriment pas uniquement en français ou en créole mais plutôt dans une très large gamme de variations qui comprend des formes intermédiaires. Les spécificités des paroles de locuteurs réunionnais, semblent plutôt s'apparenter à celles des formes interlectales mises en évidence et décrites par Lambert Félix Prudent sur le terrain martiniquais (Prudent, 1993). C'est le nouveau cadre théorique auquel nous souscrivons. En outre, d'une part, nous avons une langue normée, l'acrolecte, qui fait l'objet d'un apprentissage étalonné à l'école et requiert souvent une attention particulière dans l'espace familial et d'autre part, le créole, avec une norme plurielle qui pour l'instant, n'est pas fixée et qui est rarement concernée par un questionnement sur ses règles de fonctionnement. Dans ce contexte sociolinguistique et avec cet appareillage théorique, nous avons voulu nous intéresser au développement langagier des enfants, c'est-à-dire à leurs capacités linguistiques, à leurs aptitudes pragmatiques et narratives. Notre problématique s'articule autour de plusieurs points interrogatifs. Comment les petits réunionnais apprennent-ils à parler le créole et le français séparément et conjointement ? Comment leur environnement familial d'une part, le quartier d'autre part et l'école enfin, conditionnent et façonnent la parole infantile ? Pour répondre à cette problématique, nous nous sommes appuyée sur l'approche dite "basée sur l'usage" (Tomasello, 2003) qui postule l'existence d'une relation étroite entre la connaissance linguistique et les évènements d'usage. Nous nous sommes inscrite également dans le champ de la sociolinguistique telle que l'entend William Labov qui a décrit avec précision les variations phonologiques, syntaxiques et discursives qui caractérisent la communication de différents groupes sociaux aux États-Unis.