En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation d'un simple cookie d'identification. Aucune autre exploitation n'est faite de ce cookie. OK
Une base de données bibliographiques des thèses pour le travail socialTHESIS
Une base de données bibliographiques des thèses pour le travail socialTHESIS
0

Socio-histoire de l'observation statistique de l'altérité : principes de classification coloniale, nationale et migratoire en France et en Allemagne (1880-2010).

Sélection Imprimer Statistiques
Thèse travail social
Auteur : RENARD Léa

Établissement de soutenance : Université Grenoble Alpes, Universität Potsdam (Allemagne), 2019
Pagination : 592 p.

Thème : Immigration-Interculturalité
Mots-clés : Traitement statistique ; Altérité ; Immigré ; Classification ; Migration ; Nationalité ; France ; Allemagne ; Approche historique ;

Discipline : Science politique
Région de soutenance : Auvergne-Rhône-Alpes
Directeur(s) : Kaluszynski, Martine et Wobbe, Theresa
Numéro national : 2019GREAH011
Permalien Sudoc : https://www.sudoc.fr/242115217

Accès au texte intégral sous condition : https://theses.fr/2019GREAH011

Résumé : Pour pouvoir comprendre le virage entrepris dans les années 1990 en France et 2000 en Allemagne à travers l'introduction des catégories « immigrés » et « Personen mit Migrationshintergrund », il faut aller chercher dans l'histoire de la statistique ce qui avait tenu lieu de classification principale de la population, en lieu et place des nouvelles catégories inventées au tournant des XXe et XXIe siècles : la nationalité, donc, ainsi que la langue et la « race » dans certains contextes particuliers. Et puis il fallait tester une hypothèse : puisque ce n'était pas un changement d'ordre quantitatif (les mouvements migratoires ont sur la période qui nous intéresse toujours étaient importants quantitativement) qui était à l'origine de ce tournant, quel sort était réservé aux statistiques des migrations auparavant ? Comment est-on passé d'un système de classification de la population basé sur le principe de nationalité à un système de classification basé sur le principe migratoire ? Il fallait donc reconstruire l'évolution conjointe et parallèle de ces deux principes, pour identifier les moments où ceux-ci sont entrés en collision, se sont croisés, pour de nouveau s'éloigner, et, aujourd'hui, être de nouveau réunis. Ces reconstructions historiques d'objets bien évidemment hétérogènes n'ont de sens qu'à la lumière de leur union actuelle, d'où est issue l'énigme à l'origine de cette recherche. Ainsi, il s'agissait pour moi de pouvoir, sur le temps long et sur des terrains différents, rechercher les différentes pratiques statistiques de construction de cet « Autre », terme « fourre-tout » qui n'a d'autre signification que celles que lui donnent les différents acteurs aux différentes périodes étudiées dans cette thèse. L'altérité est une démarche, une intuition – celle que ces pratiques, aussi diverses soient-elles, peuvent être analysées dans le cadre d'un même travail académique et être ainsi mises en contact. En tant que tertium comparationis, ce terme permet de rassembler des chantiers extrêmement divers qu'il ne serait pas possible de comparer autrement. Ce qui implique, dans le même temps, de ne pas être dupe du fait que ce terme recouvrait des réalités complètement opposées et diverses en fonction des périodes et des pays étudiées. La première partie analyse le changement qui a eu lieu dans les années 1990-2000 dans la manière de catégoriser statistiquement migration et nationalité en France et en Allemagne. Peut-on parler d'une déinstitutionnalisation du principe classificatoire de la nationalité ? La deuxième partie reconstruit sur la période 1880-1920 césures et continuités dans les catégories utilisées dans l'Empire français (incluant la France métropolitaine) et l'Empire allemand pour classer la population et mesurer les migrations. La troisième partie compare systématiquement les résultats empiriques de la première et la deuxième partie, pour les deux périodes et les deux pays, afin de tirer des conclusions générales et théoriques sur les mécanismes de catégorisations statistiques.

Sélection Imprimer Statistiques