Vers une ethnicisation de l'action publique ? : des emplois de médiateurs urbains pour une "nouvelle régulation sociale".
Établissement de soutenance : Institut d'études politiques de Paris, 2009
Pagination : 1 vol. (789 p.)
Thème : Territoire-Logement
Mots-clés : Médiation ; Quartier ; Ethnie ; Politique de la ville ; Communauté ; Régulation sociale ;
Discipline : Science politique
Région de soutenance : Ile-de-France
Directeur(s) : Favre, Pierre
Numéro national : 2009IEPP0044
Permalien Sudoc : http://www.sudoc.fr/143885197
Résumé : Les emplois de médiation urbaine sont recrutés par différents types d'institutions avec pour but officiel de lutter contre l'insécurité et de favoriser la cohésion sociale. Ces médiateurs interviennent souvent auprès des habitants des quartiers défavorisés et des populations d'origine immigrée alors que la plupart sont eux-mêmes issus de ces populations. Ces emplois apparaissent alors comme une forme de contrôle social particulariste, tenant compte des appartenances identitaires et des catégories ethniques. Grâce à l'analyse cognitive des politiques publiques, nous étudions donc les constructions identitaires dans une quinzaine de dispositifs de médiation urbaine. Nous présentons les grandes théories de l'ethnicité et élaborons une méthodologie adaptée à l'étude des constructions identitaires dans le cadre d'une République "une et indivisible". La création des emplois de médiateurs urbains est aussi envisagée à travers l'histoire de la politique de la ville et des actions entreprises face aux questions d'exclusion, d'intégration et d'insécurité. La sociographie des effectifs s'explique principalement par la volonté des employeurs d'assurer une certaine proximité sociale entre les médiateurs et leur public. Les employeurs utilisent les médiateurs comme des auxiliaires bon marché et plusieurs professionnels s'inquiètent de voir ainsi leurs prérogatives menacées. Les médiateurs héritent donc d'un champ d'activité particulièrement hétéroclite, qui traduit le retrait de l'administration dans la régulation des rapports sociaux et la perte d'influence de l'État-nation dans les sociétés contemporaines.