"La féminité, un beau mot qui disparaît lentement" : réaménagement d'une norme en crise (Belgique-France, 1960-1980).
Établissement de soutenance : Université d'Angers, 2015
Thème : Accompagnement de la personne-Identité
Mots-clés : Féminité ; Rôle social ; Femme ; Sexualité ; Mère ; Belgique ; France ;
Discipline : Histoire
Région de soutenance : Pays de la Loire
Directeur(s) : Bard, Christine
Numéro national : 2015ANGE0087
Permalien Sudoc : http://www.sudoc.fr/241538963
Résumé : Cette recherche porte sur le réaménagement du modèle de féminité durant les deux décennies 1960 et 1970, en Belgique et en France. La féminité est alors déclarée en voie de disparition tout en étant omniprésente dans les débats de société. La question de la recherche est de savoir si le modèle est bouleversé ou réaménagé par des phénomènes "nouveaux" tels que le travail des femmes, la libération sexuelle ou encore le féminisme. La recherche se base sur des sources publiées, la télévision, la radio et les mémoires d'écoles sociales et d'université. La première partie est consacrée aux bases du modèle de féminité. Elle détermine ses caractéristiques au début des années 1960. Elle étudie ensuite comment le modèle est réaménagé face aux bouleversements du féminisme et se penche sur la reformulation des fondations scientifiques du modèle. Elle se termine sur l'observation des modèles de féminité belge et français face aux modèles venus d'ailleurs. La deuxième partie porte sur le réaménagement des différentes facettes traditionnelles de la féminité, à savoir les rôles de mère, de ménagère et d'épouse. Elle observe la façon dont ces facettes sont bouleversées ou non par deux facettes "émergentes", le travail et la sexualité, dont la nouveauté est questionnée au regard de l'histoire. La recherche choisit, à rebours d'une historiographie qui se concentre principalement sur les mouvements et les révolutions de moeurs de ces "années 68" (mais qui se questionne de plus en plus sur leurs réelles portées), de se placer du côté de ce qui ne change pas ou subtilement, plutôt que du côté de ce qui change. Ces observations dessinent les contours d'un modèle de féminité modernisé plus que ceux de l'émancipation. Ce modèle qui se joue juste à côté, et en même temps que l'émancipation des femmes, est celui du cumul des rôles et de l'agencement serré du temps quotidien.