La relation entre vie familiale et vie professionnelle : incidences des violences conjugales sur les travailleuses, les travailleurs et les organisations.
Établissement de soutenance : Université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne, 2014
Thème : Travail-Emploi
Mots-clés : Relation famille-institution ; Travail ; Violence conjugale ; Organisation du travail ; Famille ; Victime ; Relation famille-travail ;
Discipline : Sciences de gestion
Région de soutenance : Ile-de-France
Directeur(s) : Amadieu, Jean-François
Numéro national : 2014PA010046
Permalien Sudoc : http://www.sudoc.fr/197179436
Accès au texte intégral : http://www.theses.fr/2014PA010046/document
Résumé : Les violences conjugales affectent la santé des individus, influent sur leurs comportements au travail, et impactent les organisations. Outre les pertes financières,elles contribuent à accentuer les inégalités entre les sexes, notamment au sein de la sphère professionnelle. Au travers d'une typologie des incidences des violences conjugales, la présente recherche exploratoire examine les processus à l'oeuvre dans l'interaction des victimes avec l'univers professionnel, et la manière dont les organisations peuvent répondre aux manifestations de ce phénomène familial. Elle repose sur un double cadre conceptuel : les violences conjugales et l'articulation famille-travail. L'accès au terrain s'appuie sur une combinaison de méthodologies qualitatives : 47 entretiens (individuels et collectifs semi-directifs, récits de vie),menés auprès de victimes et de membres d'organisations non-marchandes(associations, Fondation Kering, conseil général de l'Essonne) et marchandes (PSA Peugeot Citroën, BPI group).Outre l'ancrage théorique novateur, les résultats ont permis l'émergence d'un modèle qui articule le déterminant familial (les violences physiques, psychologiques, économiques), la relation famille-travail (débordement, conflit, compensation), ainsi que trois principales incidences organisationnelles (baisse de concentration,changement de comportement, surinvestissement au travail). Parmi ces 3 manifestations, la baisse de concentration (débordement négatif) et le surinvestissement au travail (compensation) sont des éléments significatifs en termes de nombre de personnes concernées ; le changement de comportement(débordement négatif) constitue une variable marquante pour son caractère inexploré. Dans des logiques d'intégration ou de respect, les organisations sont susceptibles de contribuer à réduire les difficultés posées par ces interférences,obtenant ainsi des bénéfices économiques et managériaux. Les apports de l'étude se situent à plusieurs niveaux : d'une part, elle importe en France la problématique des incidences organisationnelles des violences conjugales,et d'autre part, elle l'inscrit dans le cadre théorique de la relation famille-travail.