Sociologie des sans-papiers : processus d'illégalisation des migrant.e.s et expériences clandestines (Paris, Buenos Aires, Montréal).
Établissement de soutenance : Université Paris Nanterre, 2017
Thème : Immigration-Interculturalité
Mots-clés : Étranger ; Clandestinité ; Analyse comparative ; Politique migratoire ; Conditions de vie ; Identité sociale ; Mouvement social ; Vie quotidienne ; Argentine ; Canada ; Paris ; Buenos Aires ; Montréal ;
Discipline : Sociologie
Région de soutenance : Ile-de-France
Directeur(s) : Cingolani, Patrick
Numéro national : 2017PA100042
Permalien Sudoc : https://www.sudoc.fr/223831018
Accès au texte intégral : http://www.theses.fr/2017PA100042/document
Résumé : Cette thèse porte sur les migrants illégalisés, étrangers dont la présence sur un territoire national est en contradiction avec la législation sur le séjour des extranationaux, dans trois pays : la France, l'Argentine et le Canada. L'illégalité migratoire doit dans un premier temps être comprise comme un processus historique d'illégalisation des mobilités migrantes par l'institution frontière. Un tel processus prend racines dans la constitution des Etats-nations, puis des politiques migratoires qu'ils mettent en œuvre. S'il est important de prendre en compte les spécificités historiques et géographiques propres à chaque pays, cette perspective donne à voir dans chaque cas la construction progressive d'un « espace de la clandestinité migratoire ». À partir d'une ethnographie fine, ce travail se propose dans un second temps faire la sociologie des pratiques, procédures, usages, opérations, autrement dit des tactiques des acteurs qui évoluent dans ces espaces. Se découvrent alors des lieux où peuvent se dire les expériences, où se construit une autonomie, où s'élabore une argumentation politique. Ceux que l'on nomme parfois les sans-papiers échappent ainsi – au moins en partie – à la négation sociale dont ils sont l'objet, et s'affirment comme étant dotés, au même titre que n'importe qui, d'une intelligence à la fois situationnelle et réflexive. C'est bien cette dialectique entre un ordre et les pratiques qui lui sont hétérogènes, voire subversives, que cette thèse met à jour.