Quand l'automédication devient une conduite dopante chez les travailleurs.
Établissement de soutenance : Université de Nice-Sophia Antipolis, Université Côte d'Azur (Comue), 2019
Pagination : 186 p.
Thème : Santé-Santé publique
Mots-clés : Automédication ; Salarié ; Travail ; Conditions de travail ; Dépendance ; Amélioration de la performance ; Consommation ; Santé ; Conduite à risque ; Addiction ;
Discipline : Psychologie
Région de soutenance : Provence-Alpes-Côte d'Azur
Directeur(s) : Galy-Marie, Édith et Dauvier, Bruno
Numéro national : 2019AZUR2027
Permalien Sudoc : https://www.sudoc.fr/244881537
Accès au texte intégral : http://www.theses.fr/2019AZUR2027/document
Résumé : Le travail de notre recherche s'appuie sur la compréhension du lien entre l'automédication et la conduite dopante. En effet, nous comprenons que le processus de choix en matière de thérapie de soin pour soigner ses maux et prendre soin de sa santé peut être transformé à des fins d'amélioration ou de conservation de la performance des individus dans le cadre du travail. Notre recherche met l'accent sur les facteurs contextuels des conditions de travail, les facteurs individuels qui influencent la santé des individus au travail, la façon dont ils pratiquent l'automédication et comment tous ces éléments peuvent influer sur les comportements de consommation des individus au travail. Nous savons que le comportement de dopage est spécifié dans l'objectif à atteindre et l'obstacle auquel l'individu est confronté (Laure, 2000). En effet, nous pouvons noter d'une part qu'il existe plusieurs types de comportements de consommation et qu'ils ne sont pas tous addictifs. D'autre part, que l'automédication est une pratique de consommation commune et quotidienne qui se produit en fonction du contexte dans lequel les gens évoluent. En effet, il est observable dans de nombreux environnements, tels que : le sport, les études, le monde du travail. L'objectif de cette pratique peut varier, allant de la gestion de douleur au maintien du niveau de performance au travail (en réduisant le stress, la fatigue, etc.). Entre autres, la pratique d'automédication est mise en place pour gérer les problèmes de santé reconnus, identifiés et jugés bénins, en ayant recours de manière autonome à la consommation de produits. Dans le cas des situations de travail, nous supposons que lorsque les individus doivent faire face à des obstacles au travail, en ce sens, lorsque les individus sont confrontés à une situation de travail qui bloque temporairement leur propre bien-être, l'automédication est alors déviée en conduite dopante qui leur permet de gérer l'obstacle en consommant des produits. Nous supposons aussi que la conduite dopante peut être un régulateur de la situation de travail et de l'environnement auquel l'individu est confronté. Pour vérifier nos suppositions, à travers cette recherche, nous avons essayé de répondre à cette question : comment l'automédication peut-elle être détournée à des fins de conduite dopante ? Pour étudier cela de plus près, nous avons construit une méthodologie basée sur deux outils. En premier lieu, 17 entretiens avec des travailleurs, pour identifier et évaluer les éléments et mécanismes issus des conditions de travail et des comportements de consommation pouvant expliquer le comportement de consommation au travail et de surcroît la conduite dopante. Nos résultats nous ont permis de voir que la phase d'autodiagnostic prenait une part importante dans le comportement de consommation des individus. Ces premiers résultats nous ont alors aidés à créer un questionnaire en ligne auquel 219 participants ont répondu. Pour ce deuxième outil, nous avons utilisé l'analyse en réseau, en ayant recours au logiciel JASP 10.02 pour nous aider à visualiser et à comprendre le lien entre l'automédication et la conduite dopante. Les résultats de notre recherche indiquent en effet que des facteurs contextuels et individuels ont un impact sur l'état psychologique des individus au travail, les amenant à développer une consommation au travail. Nous avons aussi vu que la pratique d'automédication participe à la mise en place d'un comportement de consommation au travail.