La transmission de l'identité sociale de genre chez des familles migrantes : entre rupture et stabilité des ressources symboliques.
Établissement de soutenance : Université Lumière Lyon 2, 2014
Thème : Immigration-Interculturalité
Mots-clés : Immigré ; Famille ; Genre ; Identité sociale ; Religion ; Transmission culturelle ; Altérité ; Intergénérationnel ; Personne issue de l'immigration ; Afrique ;
Discipline : Psychologie
Région de soutenance : Rhône-Alpes
Directeur(s) : Mercader, Patricia
Numéro national : 2014LYO20102
Permalien Sudoc : http://www.sudoc.fr/191476013
Accès au texte intégral : http://www.theses.fr/2014LYO20102/document
Résumé : Cette thèse examine la transmission de l'identité sociale de genre au sein des familles ayant migré de l'Afrique subsaharienne vers la France. Elle interroge en quoi l'identité sociale genrée est obligatoire pour l'individu qui veut et doit devenir un acteur social compétent. La migration entraîne la confrontation entre les différentes stratégies mises en place par parents et enfants pour la construction d'un projet identitaire, projet compatible ou opposé. Elle questionne, d'un point de vue méthodologique, l'effet de la subjectivité sur le recueil des données : la rencontre met en lumière des asymétries entre chercheur et enquêté, analysées au cœur de l'interaction des différents agencements des dimensions de l'identité sociale. La méthodologie de ce travail repose sur des entretiens avec des migrants venus de l'Afrique subsaharienne (adultes n=31, adolescents n=9) et des observations ethnographiques dans une église pentecôtiste Congolaise en France (durant une année, 2 fois par semaine). Face à la transition impliquée par la mouvement migratoire (passage de la famille élargie au modèle nucléaire, appartenance au groupe minoritaire stigmatisé des migrants en France, traces des vécus de guerre), les parents ont recours à des représentations sociales genrées et ethnicisées fixes, ainsi qu'à la religion en tant que ressource symbolique stable. Ensuite, il est demandé aux enfants de reproduire le modèle familial fondé sur un système sexe-genre selon une injonction paradoxale : rester fidèle aux normes des parents, tout en achevant l'ascension sociale du système social dont leurs parents sont exclus. Enfin, le recueil de la perspective des parents et des enfants révèle un système complexe d'échange symbolique dont l'objet est la transmission et la construction de normes et de places sociales. La condition de l'autre nous montre en quoi l'expérience du lien social dépend des processus de transmission transgénérationnelle qui régissent la mise en altérité.