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Une base de données bibliographiques des thèses pour le travail socialTHESIS
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Le processus empathique : tentative de dialogue entre psychanalyse et neurosciences.

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Thèse travail social
Auteur : GAUTHIER Soizic

Établissement de soutenance : Université Paris Cité, 2019
Thème : Handicap-Situations de handicap
Mots-clés : Autisme ; Empathie ; Trouble du spectre autistique ; Motricité ; Neurosciences ; Psychanalyse ; Psychologue ;

Discipline : Psychologie
Région de soutenance : Ile-de-France
Directeur(s) : Villa, François et Berthoz, Alain
Numéro national : 2019UNIP7202
Permalien Sudoc : https://www.sudoc.fr/260981524

Résumé : Trouvant son origine dans l'observation des déficits empathiques de soignants travaillant avec des personnes présentant des troubles neurodégénératifs et des effets délétères de ceux-ci, cette thèse contribue à l'étude des mécanismes mis en jeu dans le processus empathique. Nous avons procédé à une analyse thématique d'un corpus neuroscientifique et psychanalytique représentatif et référentiel (Cooper, Randolph), pour saisir ce que signifiait l'empathie, comment en était décrit le processus, et quel avait été le trajet de ce terme. Psychanalyse et neurosciences divergent dans leur approche de l'empathie, mais se rejoignent également autour d'interrogations communes. Nous avons ensuite mené une recherche mixte, intégrée et concurrent, auprès de 85 enfants et adolescents présentant un trouble du spectre autistique (TSA), ou un trouble du développement de la coordination (TAC), ou un développement typique. Le versant quantitatif de cette recherche évalue la capacité des participants à adopter le point de vue d'autrui grâce au paradigme du funambule (Berthoz, Thirioux). Le versant qualitatif consiste en des études de cas reposant sur une sélection d'entretiens faisant suite à la passation, revenant sur les vécus subjectifs et les mécanismes mis en jeu par les participants pendant celle-ci. L'adoption du point de vue du funambule est modulée par l'âge, le sexe, le diagnostic. Les participants au développement typique et les participants TSA obtiennent des résultats comparables, tandis que les participants TAC adoptent significativement moins son point de vue. Le fait que notre protocole mette en jeu un personnage virtuel, et que les participants se tiennent à 2 mètres de lui, pourrait avoir eu une influence sur les performances des participants TSA. Les participants prompts à adopter le point de vue du funambule semblent être les plus aptes à réguler leurs émotions. Toutefois, certains participants n'ont pas adopté le point de vue du funambule, par choix et non pas par impossibilité. Pour aller plus loin, il nous faudrait étudier l'influence du type de régulation émotionnelle privilégiée sur le processus empathique et les limites de la propension à être empathique. Certains des participants, lorsqu'ils adoptent le point de vue du funambule, ont mis en place une « impersonnalisation » : ces participants créent un personnage, intime étranger qui ne se situe ni à la place du funambule, ni à leur place réelle, et qui leur permet d'adopter le point de vue du funambule, sans pour autant se confondre avec lui, faisant ainsi du processus empathique un échange à trois participants. A l'issue de cette recherche, nous avons relu la première expérience qui avait déclenchée cette thèse à la lumière des découvertes et connaissances acquises. Cela nous a mené à nous interroger sur la place de l'impersonnalisation, et donc du processus empathique, au sein de la pratique des psychologues cliniciens – mais aussi sur le destin de l'empathie des psychologues en formation.

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