Effets des émotions sur la mémoire dans la maladie d'Alzheimer et dans le vieillissement normal : le lien avec des facteurs cognitifs et anatomiques.
Établissement de soutenance : Université Lumière Lyon 2, 2015
Pagination : 396 p.
Thème : Grand âge-Vieillissement
Mots-clés : Maladie d'Alzheimer ; Mémoire ; Émotion ; Attention ;
Discipline : Psychologie
Région de soutenance : Rhône-Alpes
Directeur(s) : Suchocka épouse Chainay, Hanna
Numéro national : 2015LYO20109
Permalien Sudoc : http://www.sudoc.fr/191756970
Accès au texte intégral : http://theses.univ-lyon2.fr/documents/lyon2/2015/sava_aa#p=0&a=top
Résumé : L'effet des émotions sur la mémoire (EEM) est un effet largement documenté dans la littérature, en ce qui concerne les participants sains jeunes et âgés. Cette mise en évidence de meilleures performances mnésiques à partir de stimuli émotionnels par rapport à des stimuli neutres semblerait reposer sur l'existence de relations étroites entre les régions cérébrales primordiales dans les processus mnésiques et émotionnels ; soit respectivement l'hippocampe et l'amygdale. Ces deux structures étant parmi les premières touchées au cours de la maladie d'Alzheimer (MA), leur altération pourrait sous-tendre la défaillance de l'EEM chez ces patients. Toutefois, les résultats des études ayant exploré l'EEM chez les patients MA sont assez contradictoires. Cette divergence entre les résultats concernerait notamment les études ayant exploré l'EEM avec des intervalles courts entre l'encodage et la récupération. L'objectif de cette thèse est ainsi d'étudier les facteurs susceptibles d'être responsables de ces résultats hétérogènes. L'analyse de la littérature a suggéré que l'un de ces facteurs pourrait être lié aux conditions très variables d'encodage utilisées dans différentes recherches. Ainsi, notre première étude comportementale a apporté des arguments robustes quant à la dépendance de l'EEM, et en particulier de l'effet de positivité en mémoire, de l'intentionnalité et de la quantité de ressources cognitives allouées à l'encodage ; mais ceci chez les participants âgés sains seulement. En effet, dans cette première étude, l'EEM n'a pas être observé dans le groupe de patients MA étudié. L'analyse détaillée de ces résultats a soulevé diverses interrogations, chacune d'entre elles faisant l'objet d'une nouvelle étude expérimentale. Ainsi, dans les études suivantes, l'influence de quatre facteurs pouvant influer sur l'EEM dans la MA fut au centre de nos recherches; soit respectivement le degré d'atrophie des régions médio-temporales, la profondeur du traitement, la disponibilité des ressources attentionnelles pendant l'encodage, et la familiarité ressentie envers les stimuli. L'ensemble des résultats de ces quatre dernières études convergerait vers l'idée que l'EEM, et notamment l'effet de positivité en mémoire, serait préservé chez les patients MA quand certaines conditions sont remplies. Ainsi, cet effet semble relativement préservé chez les patients MA ne présentant pas de degrés d'atrophie des régions amygdaliennes et hippocampiques trop importants. Par ailleurs, comme chez les participants âgés sains, l'effet de positivité en mémoire semblerait se manifester chez les patients MA en dehors et au-delà du sentiment de familiarité ressenti envers les stimuli positifs, notamment lors de l'utilisation de tâches d'encodage permettant le traitement profond des stimuli, et lors de tâches de mémoire de travail simples. De même, les stimuli émotionnels négatifs très intenses sembleraient moduler les stratégies de réponse employées par les patients MA dans les tâches de reconnaissance, mais aussi les performances mnésiques de ces patients dans des tâches de mémoire de travail.