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Une base de données bibliographiques des thèses pour le travail socialTHESIS
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Le travail pornographique gay : aliénation et jouissance, sociologie située du travail (homo-)sexuel des corps.

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Thèse travail social
Auteur : DUFOURNET Tanguy

Établissement de soutenance : Université Lumière Lyon 2, Université de Lyon (Comue), 2021
Thème : Travail-Emploi
Mots-clés : Sociologie du travail ; Pornographie ; Travail ; Homosexualité ; Sexualité ; Intersectionnalité ; Corps ;

Discipline : Ethnologie
Région de soutenance : Auvergne-Rhône-Alpes
Directeur(s) : Rozenblatt, Patrick
Numéro national : 2021LYSE2008
Permalien Sudoc : https://www.sudoc.fr/26523235X

Résumé : En quoi le travail pornographique gay est-il typique des rapports de travail en tant qu'il est aussi une configuration spécifique où s'imbrique des processus contradictoires d'aliénation et de jouissance (Naville, 1967) de soi ? Le travail et la sexualité sont communément admis comme étant des faits sociaux totaux (Mauss, 2012). Ils font tout deux l'objet de rapport de force. Pour le travail, par exemple, ces tensions s'exercent entre ceux et celles qui fournissent la force de travail et ceux qui en captent le produit. Ce rapport de force, prenant parfois une dimension conflictuelle, instaure le travail comme norme et valeur et en fixe les définitions. Or, le travail pornographique n'est pas, socialement, reconnu comme travail (Absi, 2011 ; Lieber, Hertz et Dahinden, 2010 ; Merteuil et Simonin, 2013). Cela facilite toute une série de dérégulations rendant cette configuration particulièrement sensible aux « mutations du travail » ou aux « changements de modèle économique » - comme l'économie numérique (Julien et Mazuyer, 2018) - en ce qu'ils sont des formes spécifiques que le travail prend à la faveur d'une transformation du rapport de force susnommé. Dans le cadre du travail pornographique gay, leur analyse, non seulement, permet de rendre compte d'une dynamique de fond, en cours dans la société française, mais aussi tend à indiquer que chaque fait social total peut se superposer à un autre pour éclairer différemment ce même phénomène d'innovation capitalistique conduisant à l'invalorisation massive du travail (Rozenblatt, 2017). De plus, cette thèse analyse non pas le « travail pornographique » (Trachman, 2013) - dont l'absence de qualificatif signifie « hétérosexuel » - mais le « travail pornographique gay » dont la dimension « gay » le situe à la croisée d'une multitude de dynamiques contradictoires (pornographique, marketing, militante) qui favorisent sa déconstruction et la mise en lumière de processus complexes, intersectionnels (Bilge, 2010 ; Holvino, 2010 ; Séhili, 2017) et contre-hégémonique. Ainsi, saisir le travail pornographique gay nécessite-t-il de réinterroger les cadres de la sociologie du travail au prisme d'une sexualité marginalisée et stigmatisée (Chamberland et Lebreton, 2012 ; Chamberland et Théroux-Séguin, 2014 ; Chauvin et Lerch, 2013 ; Fassin, 1998, 2008) dont l'analyse socio-historique se situe dans la filiation des travaux de Canguilhem (Canguilhem, 1972) et de Foucault (Foucault, 1997) et nous invite à interroger les effets des dispositifs en place (Béguin, 2010) à l'aune des corporéités (Andrieu, 2006 ; Bert, 2006 ; Brohm, 1988 ; Detrez, 2002). Les logiques productives impliquent un impératif de performance qui pèse sur les corps. Dans ce cadre, les acteurs sont amenés à développer des techniques (Mauss, 1934 ; Trachman, 2013), associant parfois la prise de produits. Ces processus de professionnalisation (Hughes, 1996) qualifient des corps dont le statut (Mazuyer, 2015), comme les aspects (Lynch, s. d.) varient. Ces variations, intégrées à une dialectique du voir et du montrer, sont autant de compétences corporelles qui permettent aux acteurs qui les maitrisent de « faire carrière » en traversant les catégories pornographiques. C'est pourquoi, la notion de compétence corporelle se situe dans le prolongement des travaux de Djaouidah Sehili sur les compétences genrées (Séhili, 2003, 2004) en tant qu'elles impliquent une incorporation des normes de genre, de race, de classe, de sexualité, etc. en qualité de normes professionnelles (Séhili, 2017). La saisie de ces variations corporelles engage donc une approche intersectionnelle (Chauvin et Jaunait, 2015 ; Fassin, 2015 ; Séhili, 2017) associée une sociologie située et incarnée (Hert, 2014 ; Hooks et Gay, 2015) dont l'usage de l'image photographique (Chauvin et Reix, 2015 ; Maurines, 2012) permet de rendre compte.

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