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Une base de données bibliographiques des thèses pour le travail socialTHESIS
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« Par amour des femmes » ? : la pilule contraceptive en France, genèse d'une évidence sociale et médicale (1960-2000).

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Thèse travail social
H
Auteur : ROUX Alexandra

Établissement de soutenance : École des hautes études en sciences sociales, 2020
Pagination : 578 p.

Thème : Santé-Santé publique
Mots-clés : Contraception ; Femme ; Norme sociale ; Pratique médicale ; Condition féminine ; Féminisme ;

Discipline : Sociologie
Région de soutenance : Ile-de-France
Directeur(s) : Löwy, Ilana et Bajos, Nathalie
Numéro national : 2020EHES0049
Permalien Sudoc : https://www.sudoc.fr/256722951

Accès au texte intégral : https://theses.fr/2020EHES0049

Thèse publiée : Pilule : défaire l'évidence / Alexandra Roux. Paris : Maison des sciences de l'homme, 2022. 246 p. (Coll. Interventions). ISBN 978-2-7351-2897-6

Résumé : La pilule contraceptive est aujourd'hui centrale dans les pratiques comme dans les représentations en France, au point que son recours élevé et que le moindre usage des autres méthodes fassent figure d'évidence. La thèse retrace la genèse de cette évidence, en montrant de quelle manière le recours à la pilule comme méthode principale de contraception est devenu, entre 1960 et 2000, une norme sociale et médicale. Elle s'appuie pour cela sur un large corpus d'archives, sur des entretiens avec des expert·e·s en contraception, et sur les données d'enquêtes nationales sur les pratiques contraceptives et prescriptives. Cette recherche montre que la norme contraceptive française -- faisant de la pilule la méthode principale d'espacement des naissances, et du dispositif intra-utérin la principale contraception d'arrêt, lorsque les femmes ne souhaitent plus avoir d'enfant -- se généralise au cours des années 1980. En parallèle de cette évolution dans les pratiques, la pilule devient centrale dans les représentations médicales et médiatiques à la fin des années 1960, jusqu'à se confondre avec la contraception dans son ensemble. Ce «pilulocentrisme» médical et médiatique s'accompagne de l'éviction des autres méthodes contraceptives. Ce travail de thèse a permis d'éclairer le rôle des expert·e·s en contraception dans la définition et la diffusion de cette norme. D'une vision de la contraception comme une panoplie de méthodes, ces expert·e·s évoluent progressivement vers l'idée que la pilule est la seule méthode efficace et sans risque, dans les limites de ses contre-indications. Les industries pharmaceutiques ont également un rôle déterminant dans la définition des catégories mobilisées par les expert·e·s, et dans la focalisation progressive de l'offre contraceptive sur les contraceptifs oraux. Si des tentatives de contestation de la norme contraceptive ont émergé, notamment dans le champ médical, à la fin des années 1960 et au début des années 1980, elles n'ont finalement eu que peu d'impact. Les militantes féministes des années 1970 se sont révélées être des alliées plutôt que des opposantes à cette norme, et ont érigé la pilule comme symbole des luttes pour les droits reproductifs.

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