Un cinéma de recherche entre fiction et documentaire : retour sur une expérience de film autour des relations filles-garçons avec des jeunes d'une cité HLM.
Établissement de soutenance : Université d'Évry-Val d'Essonne, Université Paris-Saclay (Comue), 2019
Thème : Jeunesse-Adolescence
Mots-clés : Cinéma ; Sociologie visuelle ; Jeune ; Adolescent ; Banlieue ; Groupe d'appartenance ; Norme sociale ; Image de soi ; Représentation sociale ; Yvelines ;
Discipline : Ethnologie
Région de soutenance : Ile-de-France
Directeur(s) : Sebag, Joyce
Numéro national : 2019SACLE018
Permalien Sudoc : https://www.sudoc.fr/241880629
Résumé : En partant d'une recherche filmique sur les jeunes et l'amour dans un quartier populaire, cette thèse, entre sciences sociales et cinéma, recherche et création, soulève une question de société - comment les jeunes composent avec les normes sociales imposées par leurs groupes d'appartenance ? - et une question de cinéma - en quoi le détour par la fiction et l'improvisation permet d'enquêter sur des réalités sociales et d'imaginer d'autres façons de travailler avec les enquêtés ? Elle est basée sur une enquête ethnographique de plusieurs années dans un quartier ouvrier et d'immigration de la région parisienne (Les Mureaux, Yvelines), ainsi que sur des ateliers cinéma et le tournage d'un film (La cour des murmures) entre fiction et documentaire avec des jeunes habitants âgés de 15 à 20 ans. Dans cet espace où l'interconnaissance est très développée et chacun veille à sa réputation, les jeunes montrent difficilement leurs sentiments et sont souvent contraints de jouer un rôle social. Nous avons voulu étudier la spécificité de cette présentation de soi théâtrale, qui est à la fois une contrainte – l'injonction à adopter une attitude propre à la morale du quartier – et un mode de survie et de résistance, puisqu'elle permet aussi d'échapper aux regards des autres et de manière plus large aux normes sociales qui pèsent sur ces jeunes. Le film est l'occasion de créer un espace de parole privilégié qui permet la réflexivité. Il devient alors un moyen de co-construire la recherche avec les filmés et de sortir des représentations dominantes sur les jeunes des quartiers populaires. L'écrit revient sur les questions de société et les questions de cinéma qui ont habité cette recherche. Il rend compte de la pensée à l'œuvre dans le film, aussi bien sociologique que cinématographique. Il revient sur ses conditions de fabrication, ses choix de réalisation, ses inspirations théoriques, les « moments de vie cinématographiques » qui ont émergé dans cette recherche.