Le service social en action : assistantes sociales et familles assistées dans le cadre de la protection de la jeunesse à Paris dans l'entre-deux-guerres.
Établissement de soutenance : Institut d'études politiques de Paris, 2019
Pagination : 618 p.
Thème : Action sociale : histoire et perspectives
Mots-clés : Assistant de service social ; Service social ; Contrôle social ; Classe sociale ; Famille en difficulté ; Relation travailleur social-usager ; Enfance en danger ; Justice des mineurs ;
Période historique : 1918-1939
Discipline : Histoire
Région de soutenance : Ile-de-France
Directeur(s) : Andrieu, Claire et Capuano Christophe
Numéro national : 2019IEPP0024
Permalien Sudoc : https://www.sudoc.fr/245284400
Accès au texte intégral sous condition : https://theses.fr/2019IEPP0024
Résumé : Les années d'entre-deux-guerres voient l'émergence des services sociaux et du travail social professionnalisés. Les acteurs des services sociaux estiment que la réponse à la « question sociale » doit passer par un accompagnement individuel visant à responsabiliser les familles populaires en difficulté. Ce travail entend expliquer quelles ont été les conditions de mise en œuvre d'une telle ambition, en interrogeant les formes de la relation d'assistance liant travailleuses sociales et personnes assistées. Pour ce faire, il se centre sur l'étude du Service Social de l'Enfance (SSE), un service privé d'assistantes sociales rattaché au tribunal pour enfants de la Seine, à partir d'un corpus de dossiers individuels d'enquêtes et de suivi. L'analyse de la formation professionnelle des assistantes, du fonctionnement des services sociaux à l'échelle parisienne et de l'intervention de l'État dans le processus de structuration du service social complètent ce tableau sur l'émergence d'un nouveau champ d'action. La thèse montre ainsi que même face à un organisme aussi coercitif que le SSE, le service social dans l'entre-deux-guerres ne peut se résumer à la mise en œuvre d'un contrôle social. Si la visée de moralisation des classes populaires est au cœur du projet des services sociaux, la pratique se caractérise avant tout par un hiatus entre les attentes des travailleuses sociales et les stratégies propres des assistés. La relation de care souhaitée par les assistantes est imbriquée à des rapports de pouvoir, dessinant une prise en charge balançant entre bienveillance et surveillance. Mais la relation d'assistance se déploie surtout par des négociations constantes entre des assistantes privées de moyens juridiques et financiers pour faire appliquer leurs décisions et la capacité d'agir de leurs « protégés ». A travers l'analyse du service social en action, ce travail expose ainsi les ambitions et les limites de l'État social en devenir. Les années d'entre-deux-guerres voient l'émergence des services sociaux et du travail social professionnalisés. Les acteurs des services sociaux estiment que la réponse à la « question sociale » doit passer par un accompagnement individuel visant à responsabiliser les familles populaires en difficulté. Ce travail entend expliquer quelles ont été les conditions de mise en œuvre d'une telle ambition, en interrogeant les formes de la relation d'assistance liant travailleuses sociales et personnes assistées. Pour ce faire, il se centre sur l'étude du Service Social de l'Enfance (SSE), un service privé d'assistantes sociales rattaché au tribunal pour enfants de la Seine, à partir d'un corpus de dossiers individuels d'enquêtes et de suivi. L'analyse de la formation professionnelle des assistantes, du fonctionnement des services sociaux à l'échelle parisienne et de l'intervention de l'État dans le processus de structuration du service social complètent ce tableau sur l'émergence d'un nouveau champ d'action. La thèse montre ainsi que même face à un organisme aussi coercitif que le SSE, le service social dans l'entre-deux-guerres ne peut se résumer à la mise en œuvre d'un contrôle social. Si la visée de moralisation des classes populaires est au cœur du projet des services sociaux, la pratique se caractérise avant tout par un hiatus entre les attentes des travailleuses sociales et les stratégies propres des assistés. La relation de care souhaitée par les assistantes est imbriquée à des rapports de pouvoir, dessinant une prise en charge balançant entre bienveillance et surveillance. Mais la relation d'assistance se déploie surtout par des négociations constantes entre des assistantes privées de moyens juridiques et financiers pour faire appliquer leurs décisions et la capacité d'agir de leurs « protégés ». A travers l'analyse du service social en action, ce travail expose ainsi les ambitions et les limites de l'État social en devenir.
Thèse publiée : Les visages de l'État social : assistantes sociales et familles populaires durant l'entre-deux-guerres / Lola Zappi. Paris : Les Presses de Science Po, 2022. 366 p. (Coll. Domaine Histoire) ISBN 978-2-7246-3945-2