Les enjeux identitaires et subjectifs d'une profession genrée, les éducatrices de jeunes enfants : l'accueil de la petite enfance entre naturalisation et professionnalisation.
Établissement de soutenance : Université de Paris 8 Vincennes-Saint-Denis, 2016
Pagination : 391 p.
Thème : Travail social : métiers
Mots-clés : Éducateur de jeunes enfants ; Identité professionnelle ; Professionnalisation ; Genre ; Psychologie clinique ; Approche clinique ; Psychopathologie ; Crèche ;
Discipline : Sciences de l'éducation
Région de soutenance : Ile-de-France
Directeur(s) : Gavarini, Laurence
Numéro national : 2016PA080133
Permalien Sudoc : https://www.sudoc.fr/224365428
Accès au texte intégral : http://www.theses.fr/2016PA080133/document
Autres publications :
Enjeux et limites de la professionnalisation d'un groupe "minoritaire" : les éducatrices de jeunes enfants (EJE) / Mej Hilbold, Éducation et socialisation, n° 42, 2016 URL : https://doi.org/10.4000/edso.1874
Résumé : Dans le secteur des crèches et de l'accueil de la petite enfance, la dimension identitaire au travail pèse sur les relations et sur le vécu des professionnelles. Cette thèse est centrée sur le groupe professionnel des éducatrices de jeunes enfants (EJE) dont les mutations récentes sont analyseurs de changements profonds du secteur qui abandonne progressivement la logique historique sanitaire pour une approche psychopédagogique. Ce travail propose une lecture critique des théories sociologiques de l'« identité professionnelle » et de la professionnalisation au prisme des études de genre et de la psychanalyse, et il rend compte des résultats d'une recherche empirique menée selon une approche clinique d'orientation psychanalytique. L'identité est ici conçue comme un discours performatif, selon les repères donnés par les théories queer. L'investigation empirique repose sur des entretiens avec des professionnelles et sur des observations de longue durée de crèches municipales et parentale. Le recrutement toujours massivement « féminin » des éducatrices, ainsi que les formes de souffrance au travail que cette thèse expose de manière inédite, témoignent des limites de la logique de l'« identité professionnelle », celle-ci produisant des divisions et des systèmes d'opposition catégorielle - le « professionnel », opposé au « maternel », au « féminin », à la « parentalité » et à l'« enfance » -, qui acculent les éducatrices dans des impasses et provoquent des rigidités relationnelles. L'imprégnation des éducatrices par les savoirs psychopédagogiques renforce le couple d'opposition mère-professionnelle du fait de l'importance donnée à la relation mère-enfant, toujours naturalisée, et cela malgré la prégnance des discours sur la parentalité.