Conduites compulsives et hystérie masculine : étude psychanalytique et clinique de l'alcoolisme chez l'homme.
Établissement de soutenance : Université de Paris 5 René Descartes, Université Sorbonne Paris Cité (Comue), 2015
Thème : Toxicomanie-Addictions
Mots-clés : Alcoolisme ; Homme ; Hystérie ; Manie ; Psychanalyse ; Répétition ;
Discipline : Psychologie
Région de soutenance : Ile-de-France
Directeur(s) : Chabert, Catherine
Numéro national : 2015USPCB212
Permalien Sudoc : http://www.sudoc.fr/231484844
Autres publications :
Le silence de l'"addict" / Noémie Capart, Research in Psychoanalysis, n° 22, 2016/2, pp. 200a-208a. URL : https://www.cairn.info/revue-research-in-psychoanalysis-2016-2-page-200a.htm
Résumé : Ce travail, inscrit dans une perspective psychanalytique propose, au travers de la clinique singulière de l'alcoolisme, une réflexion métapsychologique à propos de l'addiction, à l'appui d'un référentiel freudien et lacanien. Dans une attention particulière portée au triptyque sur lequel est fondée la métapsychologie, l'alcoolisme se voit alors abordé du point de vue économique augmenté des points de vue topique et dynamique, ouvrant ainsi autant de perspectives clinique que psychopathologique. Départi de toute conception déficitaire ou carentielle, c'est dans sa dimension conflictuelle qu'est appréhendé l'alcoolisme, hors du seul sillon narcissique. Au moyen d'une méthodologie croisée alliant cas cliniques issus de psychothérapie et cas cliniques de recherche enrichis des épreuves projectives, c'est au regard du sexuel que se trouve interrogé le symptôme alcoolique, privilégiant ainsi les problématiques œdipienne et de castration. À l'appui des concepts de répétition et de compulsion de répétition, il est dans un premier temps proposé de comprendre l'addiction en tant que conduite compulsive, aux fins de mettre en exergue la dynamique psychique sous-jacente au comportement et ce faisant, ses ressorts inconscient et fantasmatique. Figure d'un temps erratique, c'est dans ses incidences temporelles que l'addiction est mise en lumière, dans un différentiel entre cliniques de l'alcoolisme et de la toxicomanie. Si toutes deux procèdent à une subversion de la temporalité, que de la suspendre au seul profit de l'instant en vue de s'affranchir de toute causalité psychique, chacune relève d'une économie pulsionnelle propre. Si la conduite toxicomaniaque se montre massivement placée sous l'égide de Thanatos, l'alcoolisme n'en connaîtrait que de ponctuelles expressions, la dimension mortifère à l'œuvre dans la conduite alcoolique étant susceptible d'être imputée à Éros, de son excès d'intrication. Poursuivant, l'objet d'addiction, l'alcool, est questionné quant à sa fonction au sein de l'économie psychique du sujet. Envisagée comme tentative de solution de la part du sujet face à la castration et ses écueils, la conduite alcoolique se voit mise en lumière dans sa dimension de ratage, nommément phobique. L'objet d'addiction, alors entendu comme objet d'attraction, se fait le témoin du ratage de la constitution d'un objet phobique, répulsif par définition ; de cet échec, c'est alors la portée structurante de la phobie vis-à-vis de la castration qui disparaît, autant que le nouage de l'angoisse qu'elle offre - l'abstinence pouvant à ce titre être envisagée comme relance phobique. C'est à l'endroit de la figure paternelle et de ses défaillances que se poursuit la réflexion et, de la mise au jour de l'organisation œdipienne singulière qui en résulte, s'augure l'hypothèse d'un "complexe du père mort" chez ces hommes en proie à une conduite alcoolique. Enfin, le symptôme alcoolique se fait le lieu d'un débat psychopathologique entre névrose hystérique, fonctionnement limite et perversion. C'est l'hypothèse de l'hystérie masculine qui se verra défendue, la névrose se voyant ainsi abordée dans la gravité qu'elle peut recouvrir. C'est notamment des considérations quant au féminin, dans son opposition au phallique - et non au masculin - et à ce titre présent dans les deux sexes, que se soutiendra cette proposition. La question de la perte, très agissante dans les problématiques addictives, relue à la faveur du féminin, aboutit à un changement de paradigme, le narcissisme se trouvant relégué au second plan.