Grossesse et reconnaissance du sujet : parcours de soins de femmes enceintes primo-arrivantes en France.
Établissement de soutenance : Université de recherche Paris Sciences et lettres (Comue), École des hautes études en sciences sociales, 2018
Pagination : 476 p.
Thème : Santé-Santé publique
Mots-clés : Grossesse ; Migrant ; Femme ; Soin ; Étranger ; Périnatalité ; Accès aux soins ;
Discipline : Sociologie
Région de soutenance : Ile-de-France
Directeur(s) : Bataille, Philippe
Numéro national : 2018PSLEH091
Permalien Sudoc : https://www.sudoc.fr/241679257
Accès au texte intégral : http://www.theses.fr/2018PSLEH091/document
Résumé : Cette thèse étudie les formes de subjectivation produites au cours des parcours de soins de femmes enceintes primo-arrivantes – étrangères arrivées depuis moins de cinq ans sur le territoire français. L'enquête de terrain s'appuie sur des observations au sein de structures de soins à Paris et en Seine-Saint-Denis, ainsi que sur une soixantaine d'entretiens semi-directifs menés avec des professionnelles de la périnatalité et des femmes primo-arrivantes enceintes ou ayant accouché récemment en Île-de-France. À partir de ce travail ethnographique, la thèse analyse de manière intersectionnelle les effets subjectivants de l'entrée dans des dispositifs médico-sociaux dédiés aux femmes enceintes primo-arrivantes. Alors que dans un premier temps, l'annonce de la grossesse fragilise les conditions de vie de ces sujets déjà exclus en France, les femmes primo-arrivantes acquièrent en revanche une légitimité auprès des institutions médicales du fait de leur grossesse. Identifiées comme public à risque prioritaire par les politiques de santé publique, ces femmes sont orientées vers des prises en charge spécifiques, qui participent à les reconnaitre en tant que sujets. La thèse interroge les effets réifiants de cette reconnaissance : reconnues uniquement grâce à leur corps enceint, ces femmes connaissent une forme d'assignation racialisée à la maternité. Dans ce contexte, les femmes enceintes primo-arrivantes peuvent en venir à mobiliser leur corps enceint comme ressource pour limiter les effets de la domination. En définitive, la thèse donne à voir les mécanismes d'altérisation ethno-raciale opérés par les professionnelles de santé et les pratiques de résistance des usagères au sein des dispositifs dédiés.