L'articulation du racisme et de l'homophobie en contexte français : marginalité multidimensionnelle, subjectivations et mobilisations associatives gays noires.
Établissement de soutenance : Université Sorbonne Paris Cité (Comue), Université de Paris 7 Denis Diderot, 2018
Thème : Accompagnement de la personne-Identité
Mots-clés : Racisme ; Homosexualité ; Homophobie ; Genre ; Association ; Ethnicité ; Identité sociale ;
Discipline : Sociologie
Région de soutenance : Ile-de-France
Directeur(s) : Poiret, Christian et Falquet, Jules
Numéro national : 2018USPCC090
Permalien Sudoc : https://www.sudoc.fr/238105628
Autres publications :
La reproduction sans encombre des rapports de race : le cas des gays noirs /Damien Trawalé, Migrations société, n° 163, 2016/1, pp. 61-74. URL : https://www.cairn.info/revue-migrations-societe-2016-1-page-61.htm
Résumé : Fondée sur l'ethnographie d'associations parisiennes gays noires et sur des entretiens semi-biographiques auprès de personnes se définissant comme gay noir, cette thèse a pour objet l'articulation du racisme et de l'homophobie en contexte français contemporain. La construction sociale de ces oppressions comme séparées et hiérarchisées alimente un processus global de racisation de l'homophobie qui pose les minorités raciales comme supposément plus homophobes. Les personnes interrogées – tant individuellement que collectivement – ont tendance à être plus préoccupées par l'homophobie que par le racisme et à comprendre leur marginalisation comme l'effet d'une « homophobie noire » exacerbée, faits qui participent à alimenter la racisation de l'homophobie. Pour expliquer la subordination individuelle et collective du racisme a l'homophobie, l'analyse porte dans un premier temps sur la façon dont racisme et homophobie s'articulent et se coconstruisent comme instances de marginalisation dans la vie quotidienne des gays noirs. Elle interroge l'effet de la marginalisation sexuelle sur la marginalisation raciale et inversement en espace majoritaire et au sein des groupes statutaires d'appartenance des gays noirs. Elle porte ensuite sur la construction de soi en tant que gay noir et sur l'émergence et la structuration de mobilisations associatives gays noires. D'un point de vue théorique, cette thèse se situe au sein du paradigme intersectionnel et propose des éléments méthodologiques, analytiques et théoriques visant à rendre opératoire l'intersectionnalité dans une démarche de recherche empiriquement fondée. Elle propose, en outre, des éléments portant sur la distinction analytique entre race et ethnicité et avance des propositions conceptuelles pour appréhender la race en tant que rapport social.