Violence d'adolescents en difficulté scolaire : entre affect et cognition.
Établissement de soutenance : Université Lumière Lyon 2, 2013
Thème : Jeunesse-Adolescence
Mots-clés : Violence ; Adolescent ; Difficulté scolaire ; Cognition ; Savoir ; École ; Rhône ;
Discipline : Psychologie
Région de soutenance : Rhône-Alpes
Directeur(s) : Derivois, Daniel
Numéro national : 2013LYO20097
Permalien Sudoc : http://www.sudoc.fr/190254947
Résumé : Cette recherche interroge le lien affect-cognition chez des adolescents violents, en souffrance scolaire, à travers une dynamique de dépendance vs différenciation cognitive, émotionnelle et psychique. Elle a été réalisée dans deux établissements secondaires dans la région lyonnaise. Trois phases de travail de terrain ont été articulées. La première, exploratoire, s'est intéressée à l'observation du milieu scolaire à travers des entretiens avec des professionnels (N=8). La deuxième, quantitative, a consisté, à l'aide d'un questionnaire, en un recueil de données auprès d'adolescents (N= 112) quant à leurs violences, leurs rapports aux savoirs, leur quotidien scolaire. Des échelles (Questionnaires de Styles cognitifs, SITA et TAS-20) ont également été administrées pour évaluer la dépendance cognitive, l'alexithymie et le second processus de séparation-individuation. La troisième, clinique, a permis de faire un travail approfondi autour de la singularité d'adolescents en difficulté et dits violents (N=6). Elle s'est basée sur des entretiens cliniques et le Rorschach. Les résultats des phases exploratoire et quantitative ont montré un lien entre dépendance cognitive et difficultés scolaires. La violence à l'école associée aux difficultés scolaires est en lien avec une vulnérabilité cognitive, émotionnelle et relationnelle. Quant à la violence seule, sans difficultés scolaires, elle semble au contraire porter un mouvement de différenciation. Les résultats cliniques corroborent l'idée d'une violence scolaire qui vient interpeller le lien. Elle prend valeur d'une recherche de place singulière, de différenciation et de subjectivation. Les dynamiques de dépendance et d'indifférenciation s'intriquent à un fonctionnement cognitif similaire. Une défaillance dans les contenants de pensée vient s'exprimer dans une violence non contenue, comme une recherche de support à la pensée dans le milieu scolaire, à travers un support à la relation. Le rapport cognitif au scolaire s'inscrit dans cette dynamique globale d'un rapport aux contenants, recherchés et mis à l'épreuve dans les interactions avec l'environnement. Cet environnement peine parfois à décoder, à accueillir cette quête, ou à y apporter la compréhension et la réponse adéquate. Ceci fait de l'espace scolaire un espace de lutte pour la différenciation du sujet et par là même un espace potentiel pour créer, en marge parfois des contingences strictement scolaires, un chemin pour l'identité.