L'exil des militantes ou la délocalisation de la lutte : analyse processuelle des engagements d'exilées Algériennes et Iraniennes impliquées dans les combats féministes en France.
Établissement de soutenance : Université de Paris 7 Denis Diderot, 2012
Pagination : 2 vol. (484;458 p.)
Thème : Immigration-Interculturalité
Mots-clés : Militantisme ; Femme ; Féminisme ; Immigré ; Exil ; Vie politique ; Motivation ; Récit de vie ; Iran ; Algérie ; France ;
Discipline : Sociologie
Région de soutenance : Ile-de-France
Directeur(s) : Dayan-Herzbrun, Sonia
Numéro national : 2012PA070002
Permalien Sudoc : http://www.sudoc.fr/160133483
Résumé : La recherche sur l'engagement des migrantes se limite souvent à l'observation de leurs activités associatives dans le pays d'immigration, occultant ainsi son origine. C'est à partir de l'expérience de militantes iraniennes et algériennes exilées en France que nous avons reconstruit des "carrières militantes" afin de comprendre les logiques collectives et individuelles qui les animent. Comment devient-on militante en contexte politique fermé ? Quels sont les freins et les facilitateurs de l'engagement des femmes ? L'exil ne doit-il être perçu que comme une fuite face aux menaces ? Comment les militantes parviennent-elles à transformer leur expérience de la migration ? Comment leur(s) engagement(s) évolue(nt)-il(s)? À quels combats féministes se réfèrent-elles ? À partir de l'analyse des récits de vie de militantes algériennes et iraniennes exilées dans les années 90 pour les premières (au cours de la guerre civile algérienne) et dans les années 80 pour les secondes (avec l'avènement de la République islamique d'Iran) nous tenterons ici de répondre à ces questions. Nous nous positionnerons à l'intersection des théories des mouvements sociaux, des théories féministes et des recherches sur les migrations, pour analyser ces carrières militantes traversées par l'exil. Notre recherche met ainsi à jour les processus d'engagement (notamment féministe) dans différents contextes en même temps qu'elle propose une analyse de l'exil en termes de "délocalisation de la lutte". Elle participe aussi à une meilleure compréhension de l'articulation des rapports de pouvoir à travers une réflexion sur l'adhésion d'une partie des militantes à un féminisme universaliste restrictif.