Nécessité de la subjectivation symbolique dans les apprentissages des enfants autistes.
Établissement de soutenance : Université Lumière Lyon 2, 2011
Thème : Handicap-Situations de handicap
Mots-clés : Autisme ; Subjectivité ; Enfant handicapé ; Cognition ; Apprentissage ; Enseignement ; Communication ; Hôpital de jour ; Médiation ;
Discipline : Psychologie
Région de soutenance : Rhône-Alpes
Directeur(s) : DURIF-VAREMBONT, Jean-Pierre
Numéro national : 2011LYO20094
Permalien Sudoc : http://www.sudoc.fr/175448515
Accès au texte intégral : http://theses.univ-lyon2.fr/documents/lyon2/2011/hubert_a/pdfAmont/hubert_a_these.pdf
Résumé : Cette recherche concerne une expérience menée pendant quatre ans auprès d'enfants autistes dans un hôpital de jour. Nous nous sommes proposé d'aborder les enfants autistes selon une démarche utilisant une médiation scolaire. Les acquis et les comportements sont lus en référence à la construction du sujet tel que le conçoit la psychanalyse. Les enfants autistes de l'expérience ont montré une capacité à apprendre et un intérêt pour les apprentissages scolaires que nous pensons utile de rapporter. Nous avons jugé nécessaire de situer au centre de notre réflexion sur les enfants autistes (ou atteints de TED) la notion de subjectivité et celle de subjectivation. La subjectivité représente la structure de l'identification primordiale, telle qu'elle se présente pour tous comme une matrice, la subjectivation est le chemin que prend toute construction singulière en termes de relations, d'inscriptions symboliques, imaginaires et réelles dans son rapport au monde, un chemin borné par la matrice subjective de départ. L'autisme désigne un trouble affectant la personne sur trois plans : anomalies de la communication orale et verbale, des interactions sociales et des centres d'intérêts restreints. Habituellement, chez les enfants en difficulté, on sépare la conduite de la thérapie, creuset de l'avènement d'un sujet, des apprentissages éducatifs et scolaires. Au-delà des débats, cette thèse dont les références sont celles de la psychopathologie clinique, se propose d'élaborer une voie d'accès, par la médiation des apprentissages scolaires, aux enfants autistes mutiques, dans le but d'élaborer avec eux un système de relations et de communications. Entrer d'abord en communication par la construction de représentations est essentiel. Dans un cadre où l'espace-temps est balisé, où les rituels des activités sont vite repérés par les enfants et appropriés, une subjectivité, restée constante mais gelée dans sa structure, peut s'exprimer et même une subjectivation peut se construire en relation avec l'autre ou les autres. Cette « nourriture » se constitue d'échanges avec les soignants dans un dispositif de face à face adulte-enfant. La "réussite de l'activité" avec les encouragements et les compliments se transforme en "objet de satisfaction" et laisse une trace mnésique chez l'enfant. L'objet de satisfaction est, ainsi, "médiatisé" à plusieurs niveaux. Le passage de l'éducation spécialisée à l'enseignement adapté marque une évolution radicale. Dans la réalité, beaucoup d'enfants autistes ne peuvent pas bénéficier de ce mouvement. Parce que les enfants autistes ont plus le désir de communiquer et d'apprendre que de conserver leurs troubles, aucune méthode éducative stricto-sensu ne peut répondre au développement de leur subjectivité. Par contre, on peut constituer pour eux un enseignement.