Dynamique identitaire et partitions sociales : le cas de l'identité "raciale" des Noirs en France.
Établissement de soutenance : Université de Bourgogne, 2011
Pagination : 353 f.
Thème : Immigration-Interculturalité
Mots-clés : Identité culturelle ; Identité sociale ; Discrimination ; Racisme ; Représentation sociale ; Sport ; Antilles ; Afrique septentrionale ; États-Unis ; France ;
Discipline : Psychologie
Région de soutenance : Bourgogne
Directeur(s) : CASTEL, Philippe
Numéro national : 2011DIJOL034
Permalien Sudoc : http://www.sudoc.fr/163902569
Accès au texte intégral : https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-00732486/document
Résumé : Ce travail de recherche a pour but d'investiguer du point de vue psychosocial l'identité "raciale" de la population des Noirs en France en particulier dans leur rapport avec les Blancs afin de mettre au jour les dynamiques identitaires qui existent entre les groupes. Le cadre théorique relève de la catégorisation sociale et plus particulièrement de l'un de ses développements, à savoir le concept des partitions sociales. Cette conception postule l'existence de plusieurs types de relations intercatégorielles (les partitions) qui permettent d'appréhender la nature du positionnement identitaire des individus dans le cadre d'une relation intergroupe (en fonction de l'intérêt identitaire de chacun) en y ajoutant un aspect dynamique à travers la notion de co-construction. La méthodologie utilisée relève principalement des représentations mutuelles, c'est-à-dire des représentations intercatégorielles (la représentation que l'on a de sa catégorie d'appartenance et celle que l'on a de l'exogroupe considéré) qui nous permettent de dégager les dynamiques identitaires existant entre des groupes socio-culturellement différents. Dans cette perspective, une série de d'études a été mise en oeuvre. La première a mis en évidence l'existence de stratégies identitaires différentes de la part des Noirs antillais selon qu'ils vivent en Métropole ou aux Antilles. Les Antillais de Métropole s'insèrent dans une partition communautaire alors que ceux des Antilles semblent adopter une stratégie d'évitement en se recatégorisant à un niveau supraordonné. La deuxième étude a montré qu'en fonction de leur interlocuteur (opérationnalisé par les mots inducteurs "Black", "Blanc" et "Beur"), les Français d'origine Afro-antillaise, Européenne ou Maghrébine adoptaient des positionnements identitaires différents. Enfin, une troisième étude a permis de dégager l'existence d'une discrimination implicite vis-à-vis des Noirs en France s'appuyant sur un stéréotype structuré de la même façon qu'aux États-Unis mais ne s'exprimant pas explicitement. De façon générale, ces études semblent montrer que l'appréhension des relations interethniques par le biais des partitions (et non plus en simples termes d'endofavoritisme ou d'exodéfavoritisme) permet de mieux comprendre les relations existant entre différentes communautés dans un contexte intra-national.