Le refus de la violence : vies de femmes, entre l'Algérie et la France.
Établissement de soutenance : École des hautes études en sciences sociales, 2013
Pagination : 345 p.
Thème : Accompagnement de la personne-Identité
Mots-clés : Violence conjugale ; Femme ; Migration ; Victime ; Genre ; Corps ; Identité ; France ; Algérie ;
Discipline : Ethnologie
Région de soutenance : Ile-de-France
Directeur(s) : Fassin, Didier
Numéro national : 2013EHES0534
Permalien Sudoc : http://www.sudoc.fr/177795670
Accès au texte intégral : https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-00988109
Résumé : S'appuyant sur une enquête ethnographique menée en France et en Algérie, cette thèse croise trois champs de la recherche anthropologique : le genre, la violence et la migration. Construite en trois temps, elle s'intéresse à la reconfiguration de vies irrémédiablement transformées par le refus de la violence conjugale. Interrogeant les logiques de l'incorporation des assignations, la première partie montre que dans l'Algérie post-coloniale la majeure partie des femmes anticipe le moindre de leur geste et mesure le moindre de leur déplacement. Dès lors, elles font avec les assignations. Pour des femmes refusant la violence, la seule issue est donc la fuite. La seconde partie se saisit alors des tentatives déployées par ces femmes pour reprendre place dans une société, montrant que la reconfiguration de leur existence est prise dans des logiques conservatrices. D'une part, en Algérie comme en France, le sens de leur fuite est inséré dans une catégorie préexistence, celle des victimes. D'autre part, elles sont reléguées dans la sphère de la domesticité pour survivre. Bien que leur fuite n'ait pas entraîné de transformations radicales de l'ordre social, de micro déplacements opèrent à plus petite échelle. Ce sont ces changements dans la qualification d'elles-mêmes que la dernière partie interroge. Elle propose ainsi des figurations des corps féminins non plus objets de désirs masculins d'appropriation mais sujets de désirs et de projections dans l'avenir. À partir des multiples bifurcations empruntées par des vies malmenées par l'autorité et la brutalité masculines, cette thèse livre ainsi une exploration de la mémoire de corps qui portent en eux le résidu des technologies de genre.