La justice réparatrice en milieu carcéral : plasticité d'une fonction et malléabilité d'un concept criminologique.
Établissement de soutenance : Institut d'études politiques de Paris, 2009
Pagination : 1 vol. (341 f.) : ill. ; 30 cm
Thème : Justice-Délinquance
Mots-clés : Prison ; Justice ; Réparation ;
Discipline : Sociologie
Région de soutenance : Ile-de-France
Directeur(s) : Bastard, Benoît
Numéro national : 2009IEPP0058
Permalien Sudoc : http://www.sudoc.fr/167843362
Résumé : L'étude porte sur la genèse et la mise en œuvre d'un texte de politique pénitentiaire orienté vers l'introduction du concept de justice réparatrice en milieu carcéral. Dans un premier temps, la démarche permet de reconstruire le processus de traduction à travers lequel trois courants d'idées (restorative justice, victimologie et pénologie) ont alimenté la circulaire ministérielle du 4 octobre 2000, en transitant dans plusieurs mondes sociaux (communautés mennonites, associations de travailleurs sociaux, chercheurs en criminologie, militants, élus politiques) via l'action de plusieurs médiateurs. Ensuite, la thèse rend compte des formes d'association concrètes dans lesquelles le concept de justice réparatrice prend forme et touche, finalement, des individus : auteurs, victimes, agents pénitentiaires, associations extérieures, etc. Ces comptes-rendus prennent au sérieux un concept souvent marginalisé par les professionnels de la détention, pour qui la justice réparatrice constitue une "utopie". L'analyse de quatre établissements pénitentiaires distincts et de nouveaux professionnels – les consultants en justice réparatrice – démontre que la politique pénitentiaire étudiée, bien que floue et portant une valeur – la réparation – perçue comme utopique, permet à de nouveaux acteurs de créer des activités, tout en nouant des partenariats avec des associations extérieures. En outre, on observe la création de lien social dans des univers a priori désocialisants. Dans cette optique, la dernière partie situe les effets de réduction et d'amplification, ainsi que ceux de cadrage et de débordement, consécutifs à la mise en œuvre de la circulaire du 4 octobre 2000.