Paris en ordres et désordres : justice, violence et société dans la ville capitale au XVIe siècle.
Établissement de soutenance : Université de Paris 13 Paris Nord, 2008
Pagination : 3 vol.(728 p.) ; 30 cm
Thème : Justice-Délinquance
Mots-clés : Histoire ; Police ; Criminalité ; Délinquance ; Milieu urbain ; Violence ; Ordre social ; Ile-de-France ; Paris ;
Période historique : 16ème siècle
Discipline : Histoire
Région de soutenance : Ile-de-France
Directeur(s) : Muchembled, Robert
Numéro national : 2008PA131027
Résumé : Paris à l'aube des temps modernes mérite-t-elle la sulfureuse réputation de capitale du crime que lui attribue en particulier la propagande monarchique glorifiant la Lieutenance générale de Police, créée en 1667 ? La capitale au XVIe siècle est-elle "pousse-au-crime" ou, au contraire, matrice de civilisation des mœurs ? Alors que la Couronne étend sa tutelle en matière de police, les figures du voleur et du meurtrier professionnels, ainsi que du marginal délinquant, mobilisent les efforts de réforme comme ils envahissent l'imaginaire des chroniqueurs parisiens. Les sources de la pratique judiciaire (lettres de rémission, instructions criminelles du parlement de Paris et du tribunal seigneurial de Saint-Germain-des-Prés) montrent en revanche l'omniprésence de la violence ordinaire. L'étude de ses formes, de ses circonstances et de la sociologie des criminels permet de distinguer les caractères spécifiques de la violence parisienne. Tandis que l'engouement pour le duel à l'épée modèle l'homicide urbain, les sources de la petite délinquance présentent de nombreux indices de la lente pacification des citadins. La justice, mais aussi le groupe professionnel et la communauté des voisins exercent, selon des modalités parfois concurrentes, mais le plus souvent complémentaires, un contrôle social étroit sur la jeunesse. L'événement traumatisant de l'assassinat d'Henri IV, en 1610, révèle cependant la fin de ce système communautaire traditionnel de régulation du désordre, fragilisé par les nouveaux défis de la poussée démographique, de la paupérisation et des inégalités socio-culturelles croissantes, et manifeste, à l'inverse, le tournant vers l'État protecteur.