"Trop boire" : les mises au secret de l'excès.
Établissement de soutenance : Université de Paris 8 Vincennes-Saint-Denis, 2007
Pagination : 1 vol. (IV-294 p.) ; 30 cm
Thème : Toxicomanie-Addictions
Mots-clés : Déviance ; Addiction ; Norme sociale ;
Discipline : Sociologie
Région de soutenance : Ile-de-France
Directeur(s) : Laé, Jean-François
Numéro national : 2007PA082985
Permalien Sudoc : http://www.sudoc.fr/139025200
Accès au texte intégral : http://1.static.e-corpus.org/download/notice_file/849668/DuquesnoyThese.pdf
Résumé : Dans différentes sphères de la vie sociale, nous nous sommes intéressés aux pratiques culturelles et collectives du boire, ainsi que sur la façon dont les excès individuels sont un temps canalisés et contrôlés par les proches. L'une des questions sous-jacentes à ce travail est de nous interroger sur l'application des traditionnelles théories sociologiques de la déviance aux "trop boire" individuels et collectifs. L'alcool est à ce point intégré dans notre société, que la stigmatisation des mauvais buveurs ne s'opère pas avec autant d'évidence qu'un consommateur de toxiques illicites. C'est pourquoi nous nous sommes intéressés aux discrétions et aux secrets qui couvrent un temps les excès. Dans les sphères domestiques et professionnelles, le "trop boire" – parfois collectif – est tant que possible contrôlé et voué à discrétion. Il en va d'une même logique au niveau institutionnel. Au tribunal, dans le cadre des infractions routières, elles mettent en valeur la difficile conciliation d'un discours de sécurité et de santé publique. Enfin, la sphère médicale prend le relais des discrétions familiales et professionnelles, et l'entourage – expert domestique du "mal boire" du proche – se voit en quelque sorte dépossédé du problème par la relation exclusive entre médecin et patient. Ainsi, la thématique de l'excès de l'alcool est particulièrement taboue dans notre société. Le point limite est la traditionnelle opposition entre "bien boire" intégré et intégrant, et le "mal boire" désocialisé. Cette opposition – qui caractérise toutes les représentations sociales en la matière – jette un voile pudique sur la stigmatisation de l'excès. Il en va de même au niveau macro-sociologique et politique. Concilier la culture du vin avec les importants problèmes de santé et de sécurité publiques que représentent les excès d'alcool, est tout autant voué à d'importantes contradictions. C'est pourquoi la gestion privée du mal s'inscrit dans une logique et des contradictions plus générales.