Sans-papiers, figure du politique : hégémonie au Cameroun, État et cultures nationales en Europe.
Établissement de soutenance : Université de Paris 8 Vincennes-Saint-Denis, 2006
Pagination : 531 f.
Thème : Immigration-Interculturalité
Mots-clés : Clandestinité ; État ; Politique migratoire ; Cameroun ; Europe ;
Discipline : Science politique
Région de soutenance : Ile-de-France
Directeur(s) : Cours-Salies, Pierre
Numéro national : 2006PA082679
Permalien Sudoc : http://www.sudoc.fr/116364289
Résumé : Cette thèse restitue le phénomène des sans-papiers aux trajectoires politiques des sociétés gouvernées où il prolifère. Elle associe aux théories politiques et sociologiques des catégories d'autres sciences sociales (anthropologie, histoire, économie, géopolitique, etc.). La problématique se fixe sur un axe où la sociologie historique de l'Etat, partout, singulièrement et sur la longue durée, est au-dedans des conditions qui « fabriquent» les sans-papiers et travaillent leur subjectivité. Enquêtant d'entrée sur la sociogenèse de l'émigration clandestine au Cameroun (1ière partie), la thèse montre comment celle-ci est un effet de la crise politico-économique d'une domination traditionnelle ancrée, et résistante à une tutelle multilatérale rationnelle et austère (plans d'ajustement structurels). L'économie matérielle et morale de la fuite narre une gouvernementalité des temps de disette et des mœurs délictuelles (corruption, tribalisme, clientélisme, etc.) qui happe les cadets sociaux fascinés par le « pays des blancs » et en quête de soi. La suite de la thèse montre comment, au 19ème s., certains pays (ici : France, Allemagne, Royaume-uni et Belgique) ont forgé ou renforcé des artifices (nations, territoires, frontières, empire colonial, etc.) et des fantasmes (invasions, pressions, flux, etc.) destinés à l'étatisation de la société et qui, aujourd'hui, « habitent » la géopolitique européenne des dénis de sans-papiers (3ème partie), nourrissent une gouvernementalisation de l'expulsion que les luttes sociales, faute de synergie, n'entament pas (4ème partie). La thèse « désosse » l'Etat (5ème partie) au profit des figures neuves et inédites (démocratisation du contrôle, contrôle parlementaire européen, etc.)