Les Chaouïa du bassin de la Sambre : histoire et culture d'une communauté berbère.
Établissement de soutenance : Université de Lille 3 Charles de Gaulle, 2001
Pagination : 4 vol. (1137 f.) : ill. en noir et en c
Thème : Immigration-Interculturalité
Mots-clés : Immigration ; Identité culturelle ; Algérie ; Nord ; Maubeuge ;
Discipline : Histoire
Région de soutenance : Nord-Pas-de-Calais
Directeur(s) : Delmaire, Jean-Marie
Numéro national : 2001LIL30018
Résumé : L'Aurès est ce massif de l'Atlas saharien en forme de losange au Nord-Est de l'Algérie. Il s'articule autour des vallées de l'Abiod et l'Abdi. Chacune est le lieu de vie d'une des deux plus importantes tribus berbères chaouïa, respectivement les Aït Daoud et les Aït Abdi. Les historiens ne sont toujours pas d'accord : éternel insoumis anarchique ou civilisation brillante et parfaitement intégrée ? La question reste posée en attendant un approfondissement des travaux et recherches. Les montagnards vivaient d'élevage et d'agriculture diverse. La société et la culture chaouïa sont profondément berbères, même l'Islam apporté à grand peine par les cavaliers arabes a dû composer avec les rites traditionnels paysans hérités d'un lointain passé. La France n'a pas complètement contrôlé l'Aurès, ne serait-ce qu'administrativement, ceci sans parler des révoltes et des bandits d'honneur. Mais le tournant de la politisation de l'opposition au colonialisme dans l'Aurès est l'après-guerre. Le lancement est l'oeuvre d'un Chaoui, Ben Boulaïd. Mais cet élan réel, quasiment nulle part ailleurs égalé, n'est pas unanime puisque les divisions tribales poussent une partie des tribus, et même des fractions, aurasiennes à suivre leur chef, l'Agha Merchi, et à se ranger aux côtés des autorités françaises. Ce soutien des Harkis, la France en bénéficiera jusqu'au cessez-le-feu puisque la Wilaya I et son maquis perdront de leur importance progressivement, l'Aurès étant une "région de début de la guerre". Ces Chaouïa Harkis seront trompés et abandonnés, sauf ceux qui pourront rejoindre l'armée avec leur famille. Arrivés en France, après les camps de Rivesaltes ou Saint-Maurice-l'Ardoise, ils iront travailler dans la sidérurgie de la partie méridionale du département le plus septentrional. Ils s'intègreront progressivement, aidés par l'État et surtout leur association. Ils conservent une vie communautaire, leur religion et traditions, leur cuisine, leurs coutumes sociales et leur langue.
Thèse publiée : Des harkis berbères de l'Aurès au nord de la France / Nordine Boulhaïs. Villeneuve-d'Ascq : Presses universitaires du Septentrion, 2002. (Coll. Histoire et civilisations). ISBN 2-85939-710-8