Famille structurelle, famille fonctionnelle : réflexion sur le travail prétorien d'adaptation de la notion de famille à travers la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l'homme et de la Cour suprême du Canada.
Établissement de soutenance : Université de Toulouse 1, 2018
Thème : Enfance-Famille
Mots-clés : Famille ; Filiation ; Droit de la famille ;
Discipline : Droit
Région de soutenance : Occitanie
Directeur(s) : De Lamy, Bertrand et Belleau, Marie-Claire
Numéro national : 2018TOU10050
Permalien Sudoc : https://www.sudoc.fr/233878092
Résumé : La famille est une notion paradoxale. Bien qu'universellement connue, elle n'est pas l'objet d'une acception consensuelle. Les différentes sciences sociales, ainsi que les différentes branches du droit ne parviennent pas à s'accorder pour en donner une définition unanime. La famille présente également le paradoxe de relever de l'intime tout en dépendant de la sphère publique en ce qui a trait à sa reconnaissance et à l'exercice des droits qui en découlent. Ces dernières années, la notion de famille a subi l'influence grandissante des droits fondamentaux et de l'internationalisation des relations personnelles. Le droit, norme rigide et générale, semble éprouver des difficultés à appréhender la complexité et la variabilité d'hypothèses familiales. Dès lors, l'utilisation de notions floues par le législateur offre au juge un pouvoir important d'appréciation de ce qui constitue une famille. Dans ce contexte, l'étude comparée de la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l'homme et de la Cour suprême du Canada permet de mettre en exergue les éléments pris en compte par les juges au moment de se positionner dans un contentieux familial. Si l'élaboration d'une définition ne semble pas permettre de déterminer efficacement les contours de la notion de famille, l'utilisation d'un mécanisme semble, à l'inverse, offrir une approche plus souple du phénomène familial. Les variables au cœur du mécanisme utilisé dans cette étude sont au nombre de deux et correspondent aux multiples versants que peut regrouper une famille : un versant structurel, qui sera lui-même divisé en deux composantes, une juridique et une biologique, et un versant fonctionnel. Cette dichotomie permet de prendre en compte le réel et le complexe dans un domaine très évolutif. De plus, elle propose des clés de réflexion en invitant les juristes à penser la famille sans créer de liens de causalité entre les différents versants de la famille qui s'articulent constamment, se rencontrant souvent, s'opposant parfois.