Le couple pénal : coupable/victime / Imen Ouhod Sidommou ; sous la direction de Denis Berthiau

Date :

Type : Livre / Book

Type : Thèse / Thesis

Langue / Language : français / French

Culpabilité -- Statut juridique

Victimes -- Statut juridique

Victimes -- Protection, assistance, etc

Classification Dewey : 362.88

Berthiau, Denis (19..-.... ; juriste) (Directeur de thèse / thesis advisor)

Cario, Robert (1948-....) (Président du jury de soutenance / praeses)

Ghica-Lemarchand, Claudia (1970-....) (Rapporteur de la thèse / thesis reporter)

Donnier, Anne (Rapporteur de la thèse / thesis reporter)

Villerbu, Loïck M. (1943-....) (Membre du jury / opponent)

Université Sorbonne Paris Cité (2015-2019) (Organisme de soutenance / degree-grantor)

École doctorale Sciences juridiques, politiques, économiques et de gestion (Malakoff, Hauts-de-Seine ; 1996-....) (Ecole doctorale associée à la thèse / doctoral school)

Université Paris Descartes (1970-2019) (Autre partenaire associé à la thèse / thesis associated third party)

Résumé / Abstract : Étudier « Le couple pénal : coupable / victime » c'est étudier une union et un duel. Un couple suppose la réunion de ses deux agents. Le tout est de savoir comment les protagonistes vont se réunir ? Dans quelles circonstances ? Et selon quel scénario ? Les questions se multiplient mais ce qui est certain c'est que ce n'est pas le hasard qui dicte toujours la victimisation. Victime latente, victime prédisposée, victime désignée, victime idéale, victime déterminée ou encore victime sociale, toutes sont convoquées par l'agresseur. Il reste cependant à comprendre le choix de la victime. Celle-ci peut-être porteuse d'un trait caractéristique innée ou encore d'une étiquette imposée par son parcours social. Dans les deux cas la victime apparait comme une cible désignée, désignée par le groupe auquel elle appartient à un groupe vulnérable, par la nature même de ses sujets. Dans d'autres cas, la victime est initialement non déterminée. C'est elle qui attire le coupable vers elle, créant ainsi une certaine interaction entre les deux agents. Et c'est d'ailleurs, cette interaction qui concrétise au mieux la définition du couple pénal. En effet, un couple est amené à échanger. Lors de cet échange apparait nettement le rôle de la victime. Victime et coupable représentent une dualité difficile à dissocier. L'interaction entre eux peut trouver sa base dans une relation entre les deux. Cette relation favorise la compréhension du pourquoi de certaines infractions. Et c'est pour cette raison qu'elle a été retenue par le législateur pour dicter des infractions spéciales avec une qualification juridique indépendante en raison de cette relation (infanticide, inceste, parricide, harcèlement). L'interaction entre les deux protagonistes peut trouver sa base dans le comportement de la victime face au coupable. Dans ce sens, la victime n'est pas tout simplement un sujet prédisposé, elle va s'avérer réactive, collaboratrice même. Parler de la collaboration, de la culpabilité, de la responsabilité de la victime peut prêter à équivoque. Comment peut-on accepter de tels adjectifs qualificatifs pour un agent censé être la partie qui subit le mal ? Cette terminologie parait choquante mais son apport ne fait pas le moindre doute. C'est la pièce maitresse même de toute la discipline de la victimologie. Le tout est donc de la comprendre dans son vrai contexte pour éviter tout détournement. Face à ce qui vient d'être relevé, on retient un coupable qui se présente comme l'agent actif qui commet le tort et une victime qui s'avère être l'agent passif qui le subit. Le rythme entre les deux sujets s'accélère jusqu'à ce que le mal soit fait. L'infraction étant consommée, le rythme entre les deux diminue. L'existence du couple pénal continue cependant à s'inscrire dans le temps. Le coupable découvert ne jouit plus de son rôle actif. Les rôles s'inversent alors. Après que le mal soit fait, les regards se tournent vers la victime. Que va-t-elle faire ? La victime n'est plus uniquement la personne qui subit, mais la personne qui se venge. Au fond, la victimisation est loin d'être une phase facile dans la vie de la victime. C'est une expérience effrayante et déstabilisante. Elle n'est pas un événement fugace. C'est un processus qui s'étend dans le temps. D'abord, la victime doit faire un pas en avant et apprendre à dénoncer. Puis sa victimisation ne doit pas être une condamnation à perpétuité. Elle doit réclamer ses droits. Cette revendication expresse des victimes est une revendication de dignité, de considération et d'honneur. Le procès pénal apparaît à ses yeux comme producteur de vérité. C'est le moment tant attendu pour exprimer sa souffrance et sa douleur. C'est par excellence une scène de justice pour apaiser la victime. C'est aussi une scène de conciliation permettant de "négocier" la justice afin d'apaiser le couple pénal. On entre alors dans la démarche de la justice restauratrice permettant le coupable de prendre conscience de la répercussion de son acte.

Résumé / Abstract : To study " The penal couple: culprit / victim " it is to study an union and a duel. A couple supposes the meeting of both agents. The whole is to know how the protagonists are going to meet? In which circumstances? And according to which scenario? The questions multiply but what is certain that it is not the coincidence that always dictates the victimization. Latent victim, amenable victim, indicated victim, ideal victim, determined victim or social victim, all are convened by the aggressor. However, It remains to understand the choice of the victim. This one can be carrier innate characteristic or still a label imposed by its social course. In both cases the victim appears as a designated target , designated by the group to who she belongs to a vulnerable group, by the nature of her subjects. In other cases, the victim is initially not determined. It is her who attracts the culprit towards her, so creating a certain interaction between both agents. And it is moreover, this interaction which concretizes at best the definition of the penal couple. Indeed, a couple is brought to exchange. During this exchange appears clearly the role of the victim. Victim and culprit represent a duality difficult to separate. The interaction between them can find its basis in a relation between both. This relation favors the understanding of why of certain offenses. And this is why it was held by the legislator to dictate special offenses with an independent legal qualification because of this relation (infanticide, incest, parricide, harassment). The interaction between both protagonists can find its basis in the behavior of the victim in front of culprit. In this sense, the victim is not simply an amenable subject, she is going to turn out reactive, collaborator. To talk about the collaboration, about the guilt, about the responsibility of the victim can be ambiguous. How can we accept such adjectives for a supposed agent to be the part which undergoes the evil? This terminology countered shocking but its contribution does not make the slightest doubt. It is the major component of all the discipline of the victimology. Thus the whole is to understand her in its real context to avoid any diversion. In the face of what has been raised, we hold a culprit who appears as the active agent who commits the wrong and the victim who turns out to be the passive agent who undergoes him. The rhythm between both subjects accelerates until the evil is made. The offense being consumed, the rhythm between both decreases. The existence of the penal couple keeps however joining in time. The guilty overdraft does not enjoy anymore its active role. The roles are then reversed. After the evil is made, the looks turn to the victim. What is she going to make? The victim is more only the person who undergoes, but the person who takes revenge. At the bottom, the victimization is far from being an easy phase in the life of the victim. It is a terrible and destabilizing experience. It is not a fleeting event. It is the process which extends in time. At first, the victim has to make a step forward and learn to denounce. Then his victimization should not be a life sentence. She has to demand her rights. This express claiming of the victims is a claiming of dignity, consideration and honor. The penal trial appears for him as producer of the truth. It is the long-awaited moment to express its suffering and its pain. It is archetypal a scene of justice to calm the victim. It is also a scene of conciliation allowing "to negotiate" the justice to calm the penal couple. We enter then the approach of the justice restaurant owner allowing the culprit to become aware of the repercussion of its act in the life of the victim and to try to repair the caused evil. This emotional restoration including excuses establishes a very important compensation in the eyes of the victim. She can forgive and hope by this gesture to arrive at the forgetting.