Les statuts de l'être anténatal, un processus d'humanisation "relationnel" : assistance médicale à la procréation et mort périnatale.
Établissement de soutenance : École des hautes études en sciences sociales, 2015
Pagination : 703 p.
Thème : Petite enfance-Périnatalité
Mots-clés : Anthropologie ; Embryon ; Foetus ; Procréation médicalement assistée ; Périnatalité ; Mort ; Parenté ;
Discipline : Ethnologie
Région de soutenance : Ile-de-France
Directeur(s) : Théry, Irène et Memmi, Dominique
Numéro national : 2015EHES0672
Permalien Sudoc : http://www.sudoc.fr/195241673
Résumé : Depuis les années 1960 et 1970, les statuts de l'embryon et du fœtus ont profondément changé dans les sociétés "démocratiques occidentales". La situation actuelle de l'être anténatal oscille entre un mouvement de "personnification" (avec les pratiques "humanisantes" autour du mort-né), et un mouvement de "dépersonnification" (IVG, IMG, recherche sur l'embryon etc.). Comment ces deux mouvements coexistent-ils dans la société ? Ce phénomène, qui apparaît contradictoire, montre les difficultés des sociétés de penser cette "condition fœtale" et de lui attribuer un statut. S'inscrivant dans une tradition en sociologie et en anthropologie, celle de l'approche "relationnelle" maussienne, le but de cette recherche est de montrer qu'il est possible de rendre compte de ce mouvement contradictoire en évitant de poser la question des statuts de l'être anténatal en termes ontologiques, mais en les comprenant de manière à la fois "pragmatique", au sens de l'action, et "relationnelle", en les réinscrivant prioritairement dans leur contexte concret, celui de la temporalité. Pour cette raison, cette recherche étudie dans le contexte français, l'être anténatal à deux moments du processus de gestation : à la conception - à partir des embryons in vitro en assistance médicale à la procréation -, et à la naissance - à partir de la mort périnatale-. Ces phases particulières permettent de comprendre comment s'établit une temporalité spécifique à l'engendrement, ponctué de seuils institués qui marquent le passage de l'être anténatal, de "rien" à "tout", d'une "non-vie" à une vie autonome. Ce constat permet d'affirmer que l'engendrement est un processus d'humanisation "relationnel". Cette recherche propose donc une approche socio-anthropologique du processus d'humanisation de l'être anténatal qui devrait renouveler les présupposés classiques du débat sur l'avortement, c'est-à-dire d'éviter l'alternative entre le biologique et le social, la chose et la personne.