Les conditions sociales de l'automutilation juvénile : une approche sociologique.
Établissement de soutenance : École des hautes études en sciences sociales, 2011
Pagination : 1 vol. (493 p.)
Thème : Jeunesse-Adolescence
Mots-clés : Violence ; Santé mentale ; Automutilation ;
Discipline : Sociologie
Région de soutenance : Ile-de-France
Directeur(s) : Memmi, Dominique et Weber, Florence
Numéro national : 2011EHES0034
Permalien Sudoc : http://www.sudoc.fr/176050191
Thèse publiée : Se blesser soi-même : une jeunesse autocontrôlée / Baptiste Brossard. Paris : Alma éditeur, 2014. 352 p. ISBN 978-2-36-279110-9.sant
Résumé : Cette thèse propose une approche sociologique des pratiques d'automutilation, définies comme des blessures auto-infligées intentionnelles, répétées, stigmatisées socialement et effectuées en vue de se soulager d'un mal être - sans intentions consciemment suicidaires, sexuelles ou esthétiques. Le matériel d'enquête se compose essentiellement d'entretiens approfondis et répétés avec des adolescents et jeunes adultes, rencontrés à partir de forums Internet et d'établissements de santé mentale. Suite à l'exploration des questions méthodologiques inhérentes à ces terrains, l'analyse s'organise autour de deux axes. D'une part, il s'agit de fournir une description concrète de la manière dont se produit l'automutilation, à l'échelle des trajectoires de vie des individus concernés, de la trame quotidienne des auto-blessures ainsi que des modalités pratiques de l'acte. D'autre part, c'est la recherche des "conditions sociales" de l'automutilation qui fonde l'essentiel de l'analyse. Partant du constat que trois dimensions de la pratique contribuent particulièrement à son "efficacité" et à son "choix" relatif (la discrétion, la déviance et l'auto agressivité), ces fils sont déroulés au cours d'études de cas individuels. Cette optique mène à une interprétation sociologique de l'automutilation au prisme des enjeux de positionnement social dans la famille des enquêtés, enjeux pesant aussi bien sur leur vie scolaire et leur sentiment d'appartenance sociale, que sur leur expérience corporelle et leur identité de genre. Cette thèse consiste donc en une réflexion sur les circonstances sociales qui rendent possibles le recours à l'automutilation.