Établissement de soutenance : Université de Reims Champagne-Ardenne, 2010
Pagination : 1 vol. (767 p.) : Ill. ; 30 cm

Thème : Lien social-Précarité
Mots-clés : Culture populaire ; Quartier ; Consommation ; Zone urbaine sensible ;

Discipline : Sociologie
Région de soutenance : Champagne-Ardenne
Directeur(s) : Rasselet, Gilles et Weber, Florence
Numéro national : 2010REIME006
Permalien Sudoc : http://www.sudoc.fr/151546924

Résumé : Cette thèse porte sur l'organisation des budgets et les habitudes de consommation des milieux populaires. Cet objet permet de comprendre et d'analyser les logiques économiques et sociales à l'oeuvre dans le fonctionnement de l'économie domestique des ménages à faible revenu. La recherche repose sur une enquête ethnographique auprès d'habitants d'un quartier populaire d'une ville moyenne française ainsi que sur les structures locales, publiques et privées, d'encadrement et de normalisation des budgets domestiques (centres sociaux et associations bancaires). Analyser le regard que des agents d'institutions, en charge de discipliner les budgets domestiques, portent sur les comportements économiques des milieux populaires, fait apparaître les impensés contenus dans les recensions des budgets domestiques et les évaluations de leur conformité à la règle de l'équilibre comptable. La méthode ethnographique permet de rendre compte des rationnalités économiques suivies par les enquêtés - la manière dont les pratiques et les représentations économiques de ces agents sociaux font système - tout en restituant les conditions de possibilités dans lesquelles elles s'établissent. La façon dont ils réagissent à la double dimension (budgétaire et interactionnelle) de la domination économique expliquent les différences de niveau de vie dans des conditions d'existence semblables.Étudiées au travers de trois axes (budgétaire, spatial et temporel), les logiques économiques présentent de fortes similitudes. Ces économies domestiques supportent tout d'abord une forte contrainte budgétaire,rigidifiée par un ensemble de dispositifs institutionnels et bancaires. Elles se déploient ensuite au sein de maisonnées de survie et supposent le recours à de multiples formes de transactions intimes. Elles s'exercent enfin selon une double unité de temps : l'immédiat, régi par l'urgence du quotidien ; le lointain, structuré par l'insécurité matérielle et la certitude de l'incertitude de ce que réserve le lendemain. Ces éléments conduisent à parler d'une "rationalité économique de classe", partie intégrante de la culture populaire.