"Clandestins" au pays des papiers : une anthropologie des mondes et des circulations entre légal et illégal des migrations algériennes (1998-2004).
Établissement de soutenance : Université de Toulouse 2 Le Mirail, 2006
Pagination : 1 vol. (417 f.) : ill. ; 30 cm
Thème : Immigration-Interculturalité
Mots-clés : Migration ; Droit ; Norme ; Interaction ; Politique migratoire ; Clandestinité ;
Discipline : Sociologie
Région de soutenance : Midi-Pyrénées
Directeur(s) : Tarrius, Alain
Numéro national : 2006TOU20043
Permalien Sudoc : http://www.sudoc.fr/111297532
Thèse publiée : Clandestins au pays des papiers : expériences et parcours de sans-papiers algériens/Têtu-Delage Marie-Thérèse. Paris : la Découverte, 2009. 244 p. 978-2-7071-5865-9
Résumé : Cette thèse a pour objet l'analyse des langages, des pratiques et des parcours des migrants "irréguliers" algériens vers la France (1998-2004) en interaction avec les procédures juridiques, les catégories établies, les politiques adoptées les concernant et leurs conséquences. L'hypothèse principale de cette thèse postule que cette migration révèle des contradictions entre les aspirations des individus et les politiques d'immigration des Etats-nations, auxquelles les migrants sont confrontés et qu'ils tentent de dépasser dans des mondes sociaux en interaction. Par une approche interactionniste et compréhensive, les relations et les interactions, entre les faits et les lois, les réalités sociales et les droits, sont explorées, observées, décrites et analysées. Cette thèse soutient que les migrants irréguliers dans leurs pratiques et leurs langages expriment l'aspiration au "droit à avoir des droits". Un Droit qui reconnaisse leur capacité à agir et à choisir leur vie. Des voies de dépassement relatif de ces contradictions ont été repérées par une "mise en actes du droit", par des interprétations de la loi qui à sa rigidité opposent la flexibilité des normes. Cela donne lieu à des négociations, des conflits, des arrangements, des contournements qui se traduisent par un éclatement du droit formel, universel et égalitaire, mais aussi à des usages alternatifs du droit de la part d'une diversité d'acteurs qui dépassent le cercle des initiés ou du pouvoir. Cela produit un "pluralisme légal", parfois illégal et souvent informel, que des acteurs multiples négocient dans des "mondes sociaux" à l'intérieur, en intersection, et au-delà de l'officialité des institutions et des procédures juridiques de l'Etat-nation. Les circulations migratoires, en ce qu'elles sont des "territoires" privilégiés d'interpénétrations des variétés des versions et des usages du Droit, des normes et des règles selon les sociétés et à l'intérieur même de chacune d'elle, nous aident à mieux comprendre le rôle, la part active et la capacité ou non du droit à embrasser la pluralité, le conflit, le désaccord et la négociation.